20 avril 2006, le sujet du 12/13 de France 3 Pays de la Loire placé en tête d'article s'intéresse à la question du refroidissement des centrales nucléaires en cas de sécheresse. Trois ans après la canicule de 2003, France 3 cherche à comprendre quelles mesures sont prévues par EDF lors de ces épisodes climatiques exceptionnels (qui sont déjà prévus cependant pour se répéter en fonction du changement climatique).
Pour répondre aux questions, la journaliste Josée Saint Paul enquête dans la centrale nucléaire de Chinon, dont les quatre réacteurs produisent l'électricité pour « la moitié de la Bretagne, les Pays de la Loire et du Centre. » A Chinon, comme dans toute centrale nucléaire, l'eau est indispensable : « Chauffée par la fission de l'uranium, elle se transforme en vapeur avant d'être refroidie grâce notamment aux tours aéroréfrigérantes. La consommation d'eau de la centrale nucléaire est énorme, 148 millions de mètres cubes par an, l'équivalent de la consommation annuelle en eau potable de 3 millions d'habitants. Cette eau est pompée dans la Loire, en amont de la centrale. » Le premier problème des centrales nucléaires concerne donc le niveau de l'eau des fleuves en période d'étiage (l'été lorsque l'eau est à son plus bal niveau naturel).
Le deuxième problème, celui que rencontrent le plus souvent les centrales nucléaires, c'est celui de la température de l'eau rejetée dans le fleuve. Pour cela, chaque centrale doit respecter une réglementation quant à la température de l'eau rejetée, pour ne pas augmenter signification la température d'un fleuve. Selon Jean-Yves Nicier, directeur délégué environnement de la centrale de Chinon, les centrales respectent ces indications et baissent en compétence le régime de leurs réacteurs pour respecter la législation, à fortiori en période de canicule : « On a atteint [à Chinon] en 2003 des températures supérieures à 32° en amont de la prise d'eau. Le fonctionnement du circuit semi-fermé de Chinon, avec des [tours] aéroréfrigérantes permet de garantir une élévation inférieure à un degré au niveau du rejet. Et pendant l'année 2003, nous n'avons jamais dépassé cette élévation de température supérieure à un degré. Si nous étions amenés à dépasser cette valeur ou à prévoir le dépassement de cette valeur, nous serions amenés à baisser la puissance des réacteurs afin de minimiser l'élévation de température par rapport à nos capacités de refroidissement. »
Mais la journaliste Josée Saint Paul explique dans son reportage que d'autres centrales en France ont du justement baisser leur production à l'été 2003 en raison de la canicule. De plus, les associations antinucléaires « dénoncent par ailleurs les dérogations accordées quand les seuils de température sont trop élevés.» Pour témoigner du risque que font peser les épisodes de canicule et de sécheresse sur le système du tout nucléaire en France, le reportage donne la parole à Stéphane Lhomme, porte-parole de «Sortir du nucléaire» : « Lorsque le niveau est encore plus bas, qu'il n'y a plus d'eau et qu'on ne peut plus refroidir les réacteurs, à ce moment là, il faut tout simplement arrêter les centrales et donc au fur et à mesure du réchauffement climatique, bientôt, ça va être tous les étés qu'il faudra arrêter et que la France sera en situation de pénurie. »