La vie de Cédric Villani est passionnante. Et écouter Cédric Villani raconter la vie et les mathématiques a cela de captivant. L'ancien député qui a reçu la médaille Fields, la plus haute distinction du monde des mathématiques, est très clair : «On passe sa vie de mathématicien à sécher, chaque jour est un échec». Un échec qui s'éclaire parfois dans le sommeil comme il le raconte dans une anecdote géniale : «Une voix m'a donné la solution d'un petit point clé sur lequel je séchais depuis des heures. Pendant mon sommeil, mon cerveau obsédé a continué à travailler et une voix m'a parlé.»
Cédric Villani est simple, comme un exercice de maths. Il assure qu'il a fallu des siècles de réflexion pour affirmer que le zéro était un chiffre utile, et il rend hommage dans la foulée aux enseignants «qui ont passé leur vie sur la bonne façon d'enseigner la mathématique, donner à comprendre et prouver et non calculer.»
La gloire de la timidité
À propos de lui, il raconte : «Je n'aime pas le terme de surdoué, j'ai eu les conditions de m'occuper autrement et je ne me suis pas ennuyé à l'école. Au bac, j'ai eu une très bonne note en étant un monument humain à la gloire de la timidité». Et il ajoute que «les éclairs de génie existent, tous les mathématiciens en ont connus, ils sont rares car ça vient après une période d'obsession». C'est assez simple les mathématiques quand c'est Cédric Villani qui raconte.
Le reste, ce sont des avis (sur l'intelligence artificielle), des regards (le sien, celui de Robert Openheimer), des expériences (sur la politique) et ses capacités : au-delà de ses obsessions, Cédric Villani aime la musique, François Hadji-Lazaro et a été capable de danser le pogo en costume trois-pièces.