« Chapeau, Chabaud ! » En 1997, la journaliste et navigatrice Catherine Chabaud devenait la première femme à boucler le Vendée Globe, cette course autour du monde en solitaire et sans escale. Pour l'INA et à l'occasion du départ de la 10e édition de cette course mythique, elle revient dans le montage en tête d'article sur son exploit et se souvient de l'émotion à l'arrivée aux Sables d'Olonne où l'attendaient des dizaines de milliers de personnes.
À la création du Vendée Globe, en 1989, Catherine Chabaud était rédactrice en chef de la revue Thalassa et avait déjà l'habitude de la navigation. Elle raconte : « Je rêvais de courir déjà la Mini Transat. Je vais à l'arrivée de Titouan Lamazou, qui gagne le Vendée Globe. Et là, je me dis vraiment, cette course, elle est extraordinaire. (...) Je me dis cette course, c'est la course ultime. Mais je ne serai jamais capable de la courir. » Lors de la deuxième édition de la course, en 1992 elle a un déclic. « En 1992, je vais au départ du Vendée Globe. Je vois le bateau d'Alain Gautier [le vainqueur de la deuxième édition du Vendée Globe, NDLR] et je flashe sur ce bateau. Je me dis, je serai au départ en 1996. »
Il y a « ces moments où on se sent tellement, tellement petit »
Quatre ans plus tard, elle se lançait dans la course. Après 140 jours de tour du monde, elle arrivait aux Sables-d'Olonne. Et de commenter avec émotion les archives de ce moment : « Il y a ma maman, là. Qu'est-ce qu'elle m'a manqué ! Ça me fait plaisir de voir des images que je n'ai jamais vues. C'était complètement dingue ce chenal. D'abord, je n'imaginais absolument pas qu'il y aurait 150 000 personnes à l'arrivée. Il y a mes parents qui sont sur une vedette que je ne peux pas encore toucher, etc. Ma sœur aussi qui est venue et tous mes amis. Et je suis, mais je suis en lévitation totale. »
« Le Vendée Globe, je dis toujours, c'est une expérience de l'extrême, résume-t-elle. Quand c'est bon, c'est divinement bon. Le passage du Cap Horn, l'arrivée, la descente de l'Atlantique Sud, la voie lactée tellement blanche, l'harmonie avec le bateau. Et puis, ces moments où on se sent tellement, tellement petit, tellement loin, tellement fragile. Et puis on a peur finalement. Ce n'est pas la peur. C'est le stress permanent. Les émotions ressortent en permanence, c'est signe d'une telle intensité. Mais qu'est-ce que je suis heureuse de l'avoir vécu ! »