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«On ne va pas au cap Horn comme on traverse le lac du bois de Boulogne»

«On ne va pas au cap Horn comme on traverse le lac du bois de Boulogne»

Le 23 décembre 2024, Yoann Richomme a passé le mythique cap Horn en tête de la 10e édition du Vendée Globe. Pourquoi cette zone est-elle si légendaire ? Réponses en archives avec le marin Alain Colas ou le capitaine écrivain Jean Randier, spécialiste de cette zone.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.12.2024
 

Le cap Horn, tout au sud du Chili, est un passage mythique du globe. Avant que ne soit ouvert le canal de Panama en 1914, les bateaux de commerce transitant de l’Asie à l’Europe franchissaient le délicat canal de Magellan puis descendaient davantage pour affronter le cap Horn. Affronter, car les lieux sont aussi surnommés le cap Dur, le cap des Redoutés ou le cap des Tempêtes. De nombreux marins y ont perdu la vie ou ont disparu lors de tempêtes mémorables. Sa dangerosité s'explique notamment par le décalage de niveau entre l'océan Pacifique (plus haut) et l'Atlantique, ainsi que par des vents puissants.

Le cap Horn, qui est une île chilienne, doit son nom à la ville de Hoorn aux Pays-Bas, d'où était originaire Jacob Le Maire, un ambitieux marchand. En compagnie du navigateur Willem Schouten, il l'a passé pour la première fois le en janvier 1616.

Un phare a été érigé sur le cap Horn. Il émet un éclat blanc toutes les cinq secondes, de jour comme de nuit, avec une portée d'une vingtaine de kilomètres par temps clair.

Ce n’est qu’en 1968, lors du Golden Globe Challenge, premier tour du monde sans escale, que des skippers s’y sont aventuré pour la première fois pendant une course. Pour les marins du Vendée Globe, c’est désormais devenu un passage obligé.

Dans l'archive en tête de cet article, nous retrouvons le marin Alain Colas. Nous sommes en 1977, quelques mois avant sa disparition lors de la première route du Rhum. Il évoque le passage du cap Horn et ses dangers, une traversée qui nécessite selon lui une préparation particulière, technique et intérieure. Ses mots s'écoutent avec simplicité, il sourit même quand il assure qu'on ne traverse pas le cap Horn comme on navigue sur le lac du bois de Boulogne.

Pour en savoir plus sur le mythe du cap Horn, écoutons le spécialiste français (si ce n'est le plus grand spécialiste) du cap Horn, Jean Randier, capitaine au long-cours et auteur de l'ouvrage historique Hommes et navires au Cap-Horn. Dans cette archive, cartes à l'appui, il décrit, à partir des livres de bord des voiliers de commerce français transitant par le cap Horn à la fin du XIXe siècle, à quelles difficultés étaient exposés les navires et leurs équipages. «La région connaît 300 jours de mauvais temps par an, il ne fallait pas naviguer trop au nord à cause des roches ni trop au sud à cause des glaces dérivantes». Un discours passionnant.

«Si tu veux vivre vieux ne passe pas le cap Horn», dit un vieux dicton anglais, nous rappelle Le Figaro, qui précise qu'au cœur de cet enfer maritime, les vents peuvent souffler à 250 km/h. Mythique.

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