Le 4 mars 2017, le magazine « Transportez-moi », sur France 3 Ile-de-France, consacre son dossier à la question, ô combien cruciale pour tous les Franciliens, du périphérique. Cette voie de communication empruntée par 1 200 000 véhicules par jour est un anneau de 35 km qui ceinture la capitale à seulement 5 km de son centre-ville, un record mondial. A titre de comparaison, les périphériques de Berlin et Londres se situent à 20km de leur centre-ville. Sur le périph’ parisien, on roule en 2017 à une moyenne de 38,4 km/h, une hausse paradoxale de 18% depuis que la limitation de vitesse est passée de 80km/h à 70km/h en 2014.
« Inauguré le 25 avril 1973, après 17 ans de travaux pharaoniques », nous explique le reportage de France 3, le périphérique est en ce milieu des années 2010 l’objet de toutes les attentions, tant cet axe représente pour beaucoup un fossé entre Paris et sa banlieue, apportant de nombreuses nuisances sonores et environnementales à ses 500 000 riverains. Si certains projets de transformation ont pris corps, comme le recouvrement de la porte des Lilas à partir de 2007 (un espace de 630m2 comprenant un jardin, un cinéma) suivi de la porte de Vanves à partir de 2008, le périphérique reste cependant, toujours, cet axe incontournable dans les déplacements des Franciliens, représentant en moyenne 30% du trafic de la région : « Ce n’est pas un sujet simple, le périphérique, explique l’architecte urbaniste Pierre-Alain Trevelo. Il est question de mobilité, et la mobilité à Paris comme dans toutes les métropoles, c’est extrêmement important, les gens ont besoin de se déplacer. La ville fonctionne parce que l’on se déplace, c’est normal que cela prenne du temps. »
Au lieu donc de supprimer cette voie de communication devenue essentielle aux habitants du Grand Paris, l’architecte plaide plutôt pour un constat. Le périphérique existe, il représente une certaine période, marquée par l’idéal de « liberté, de mobilité, de la voiture » [les Trentes Glorieuses, NDLR]. Cette striure de l’espace existe, autant donc la transformer « en ceinture verte », sans chercher forcément à combler un espace qui représente un « grand vide » salutaire à ses yeux dans une « ville incroyablement dense, une des villes les plus denses du monde. » Transformer le périphérique donc, affirmer son identité « d’espace public » en y « réinventant la mobilité […] de manière à ce que l’effet de coupure, les nuisances, le bruit, disparaissent petit à petit. »