Le projet de prolongation de la ligne 1 du métro parisien au-delà de Vincennes, pour desservir les communes de Fontenay-sous-Bois et de Montreuil, fait l'objet à partir du lundi 31 janvier d'une enquête publique.
Le chantier, dont le coût est estimé à plus de 1,3 milliard d’euros, selon Île-de-France Mobilités, doit aboutir en 2035. Pour relier la gare de RER de Val-de-Fontenay, futur terminus, la ligne 1 desservira deux nouvelles stations, l'une à Fontenay-sous-Bois, Les Rigollots, et l'autre à Montreuil, Grands Pêchers.
Chantier souhaité par l'ensemble des communes de l'Est parisien comme solution de désenclavement de quartiers éloignés des transports en commun, la prolongation de la ligne 1 pose néanmoins problème sur le tronçon situé en lisière du bois de Vincennes.
Selon France 3 Ile-de-France, une pétition en ligne a été lancée par le collectif « Touche pas à mon Bois », sur le site Change.org. Le texte, qui réunit à ce stade plus de 62 000 signatures, dénonce un risque de déboisement et un possible « massacre du bois de Vincennes » : « Les promoteurs du projet ont décidé de creuser le puits de sortie du tunnelier et une large partie du tunnel à ciel ouvert, dans le bois de Vincennes. L’emprise du chantier dans le bois est estimée à 20 000 m2 (la superficie d'environ 100 terrains de tennis) qui vont être déboisés et partiellement bétonnés. Des milliers d’arbres, dont certains plus que centenaires, vont être abattus ! »
Les défenseurs du projet se veulent rassurants, mettant en avant la replantation des arbres arrachés. Ainsi pour Sylvain Blanquet, président de l’association Métro Rigollots Val-de-Fontenay, interviewé par France 3 Ile-de-France, « trois arbres devront être replantés pour chaque arbre abattu (...) Tout cela doit bénéficier au bois de Vincennes. »
« Dommages »
La polémique fait écho aux empiétements sur les bois de Vincennes et de Boulogne nécessaires à la construite du périphérique, au début des années 1970.
Dans cet extrait diffusé le 30 mars 1971, issu de l'émission « Aujourd'hui Madame », des riverains du bois de Boulogne font état de leur tristesse devant les centaines d'arbres arrachés : « Je suis navrée de voir que le bois de Boulogne est transformé de cette façon là, et dévasté. Alors j’aimerais beaucoup que l’on replante des arbres et que le dommage que l’on fait soit réduit au minimum », témoignait une habitante du quartier.
Quelques années plus tôt, le préfet de Paris Maurice Doublet expliquait dans cette interview donnée le 29 mai 1967 que le projet de traverse du bois de Boulogne qui avait été retenu était « le moins mauvais de tous », et promettait de rendre le site plus pratique et plus esthétique pour les usagers du bois.