Le Sommet mondial sur l’océan 2022 se tient jusqu'au 11 février à Brest. Cette rencontre doit amorcer les pourparlers internationaux autour du poumon bleu de la planète. En danger et menacé de surexploitation, l’océan attise toutes les convoitises, en particulier ses fonds marins riches de ressources encore peu exploitées.
Emmanuel Macron, qui veut en faire un moment clé de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, a réuni pour ce rendez-vous une vingtaine de chefs d’États et de gouvernements, ainsi que 400 experts et ONG. Il espère ainsi dynamiser l’agenda.
Les participants tenteront de définir un cadre réglementaire pour mieux protéger les océans et en particulier les eaux internationales, au-delà des 200 milles nautiques, c’est-à-dire les eaux situées à plus de 370 km des côtes. Elles représentent 60% de la surface des océans. Ces zones de grands fonds sont évidemment très convoitées et peu protégées car le droit international est quasi-inexistant.
L'archive en tête d'article concerne la recherche des ressources dissimulées dans les grandes profondeurs. Car les abysses recèlent d'immenses trésors. Les nouvelles techniques, comme les robots guidés à grande profondeur, permettent depuis plusieurs années d'y accéder. On disposerait ainsi de métaux de base, de métaux stratégiques et de terres rares. En 2013, une expédition scientifique avait découvert des minéraux à profusion dans les eaux de Wallis et Futuna. La découverte de terres rares permettrait notamment aux industries françaises et européennes d'être moins dépendantes de la Chine qui jusqu'alors dispose de la majorité des ressources.
Yves Fouquet, responsable du laboratoire de géochimie Ifremer, et Julien Denègre responsable mines et métaux-Technip décrivaient les projets en cours et à venir.
Des gisements attractifs
L'archive ci-dessous est consacrée aux gisements de métaux sous-marins.
Océan : les gisements de métaux sous marins, ressources minérales du futur
2015 - 04:40 - vidéo
Cuivre, nickel, cobalt, argent ou or, c'est entre 3 500 mètres et 5 000 mètres de profondeur que se trouvent d'immenses ressources de minerais, réparties dans tous les océans. Des ressources qui pourraient alimenter les industries pendant des décennies. En 2015, la technologie rendait possible cette exploitation. Yves Fouquet, géologue de l'Ifremer et spécialiste des métaux de grandes profondeurs présentait les « cheminées » découvertes dans les grands fonds et qu'il analysait dans son laboratoire à Brest. Le reportage dévoilait ensuite les machines capables de forer les abysses.
Reste plusieurs questions de taille : quid de la fragilité de la faune et de la flore à de telles profondeurs ? A quel prix se fera l'exploitation des abysses ? Le débat est en cours mais n'a pas encore apporté de réponses.
