L'ACTU.
Alors qu'avait lieu la journée mondiale des océans ce 8 juin, la surface de ceux-ci a atteint une température record, la plus haute jamais enregistrée au mois de mai. Déjà, avec 21,1 °C en moyenne, la température des océans avait atteint un nouveau record début avril. La mesure la plus élevée depuis les premiers enregistrements par satellite en 1981. Le réchauffement des océans entraîne des effets en cascade « sans précédent », rappelle les Nations unies : « la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques et l’acidification des océans. »
En avril 2021, une étude publiée dans la revue scientifique Nature alertait sur l'accélération de la fonte des glaces, notamment depuis 2015. La cartographie de l'ensemble des glaciers du globe avait permis de déterminer qu'au début des années 2000, la Terre perdait 227 milliards de tonnes de glace par an. Or, depuis cinq ans, ce sont presque 300 milliards de tonnes qui disparaissent chaque année.
L'ARCHIVE.
En 1999, ce reportage de « Géopolis » évoquait la montée inquiétante des océans. Un phénomène déjà jugé inquiétant et inéluctable. Les propos étaient graves, un changement climatique s'était bel et bien amorcé : « Il a pour conséquence de faire fondre les glaces. Les gaz à effet de serre en sont responsables. Cela affectera la Terre toute entière d'ici à l'an 2100 selon les travaux des Nations-Unies. Tous les continents seront touchés et les îles sont particulièrement menacées. Cent millions de personnes sont concernées par ce danger. » Le reportage montrait les archives des relevés du niveau de la mer depuis 200 ans, conservés à Brest.
Le marégraphe installé là avait pu relever le niveau de la mer depuis 1806. C'était le seul au le monde à compiler des informations aussi anciennes. Bernard Simon, directeur des études marégraphiques de Brest expliquait le fonctionnement des appareils de mesure, dont celui de ce marégraphe qui fonctionnait depuis 200 ans et avait mesuré une hausse du niveau de la mer de 20 cm depuis 1806. « Plus l'océan se réchauffe, plus il se dilate. »
Au pied du Mont Blanc, le reportage suivait le glaciologue Jean Jouzel. Il alertait sur la régression rapide des glaciers terrestres : « Le phénomène est climatique, nous aurons deux degrés de plus de température d'ici à la fin du XXIe siècle, les glaciers fondent. » S'ils fondaient totalement, le niveau des mers monteraient de 40 cm annoncait-il. Et, la situation serait bien pire si les pôles fondaient également, ce qui n'était pas encore le cas à l'époque. Les scientifiques étaient en désaccord à ce sujet. Duncan Wingham, de l'University Collège de Londres pointait la méconnaissance du phénomène : « L'Antarctique reste un grand mystère qu'il soit la cause de la montée des océans ou pas. »
En septembre 2019, l'Agence européenne pour l'environnement établissait déjà une cartographie inquiétante et déclarait qu'à l'horizon 2050, une partie des villes côtières pourraient être en partie submergées. Après les projections dévoilées dans l'étude d'avril 2021, il n'est désormais plus question de savoir si les glaciers vont fondre, mais à quelle vitesse ? Et quel sera l'impact de cette fonte sur le niveau des océans ? D'après les chercheurs, l'inertie de ce phénomène est telle que la fonte continuera à accélérer même si la hausse des températures parvenait à se stabiliser.