André Lajoinie, figure communiste, s'est éteint à l'âge de 94 ans. « Immense tristesse à l'annonce du décès d'André Lajoinie », a écrit mardi 26 novembre 2024 sur X le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel. « Nous perdons un homme de grande humanité », a-t-il ajouté, sans préciser quand était mort son prédécesseur.
André Lajoinie avait notamment présidé le groupe communiste à l'Assemblée nationale entre 1981 et 1993. Il avait rejoint le parti communiste dès 1976. Il a été élu député de la 3ᵉ circonscription de l’Allier pendant près de 20 ans (de 1978 à 2002), il fut aussi conseiller régional d’Auvergne de 1978 à 1988, puis de 1992 à 1998. En 1981, il est devenu président du groupe communiste à l’Assemblée nationale. Il le restera 12 ans, de 1981 à 1993.
Candidat à l’élection présidentielle française de 1988, il dut faire face à la candidature dissidente de Pierre Juquin, un autre membre du PCF. Il réunit néanmoins 6,76 % des voix au premier tour. Cette élection fut remportée par le président sortant, François Mitterrand.
Dans l'hommage rendu par L'Humanité à son camarade, il est question de sa grande singularité et de l'ouverture d'esprit de cet autodidacte rural : « Conjuguant les grandes traditions du communisme rural avec celui des usines et des villes populaires, André Lajoinie a été un militant et un dirigeant communiste singulier. Autodidacte, il n’a cessé, tout au long de sa vie, de mêler curiosité pour les innovations, les sciences et la littérature. Il avait le goût des autres et de la chaleur humaine, sans jamais se départir de la nécessaire fermeté à même de défendre les intérêts du monde du travail et de la création. »
L'ARCHIVE.
Nous sommes le 17 juillet 1986 dans l'émission « Droit de réplique » sur Antenne 2. André Lajoinie est invité parmi d'autres hommes politiques de différents partis pour évoquer le PCF et ses combats du moment, notamment la protection du patrimoine national. À un moment de son intervention, il dénonce le peu de temps, « 90 secondes », que les médias laissent au PCF pour s'exprimer à propos du projet de dénationalisation de 65 entreprises publiques.
André Lajoinie joint l'acte à la parole pour dénoncer la « censure gouvernementale », et d'ajouter avant de se bâillonner avec un mouchoir blanc : « C'est la loi du bâillon ». Il conclut par : « Soutenez les communistes quand ils luttent contre la censure à la télévision » !