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1974 : la création de l'allocation de rentrée scolaire

1974 : la création de l'allocation de rentrée scolaire

Créée en 1974, l'allocation de rentrée scolaire fête ses 50 ans. À l'époque, l'inflation touche durement les ménages français et l'exécutif est interpellé : l'école publique française n'est-elle pas censée être gratuite ?  

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 21.08.2024
 

L'ACTU.

Près de trois millions de familles ont désormais reçu l'allocation de rentrée scolaire, versée le 20 août pour la majorité d'entre elles. Elle s'élève à 416 euros pour un enfant en primaire et jusqu'à 454 euros pour lycéen.

Cette allocation a été créée en 1974, via une loi de finances rectificatives, et versée depuis chaque année aux foyers les plus modestes. À l'époque, l'inflation frappait durement les ménages et les parents alertaient sur le coût de la rentrée dans un pays qui garantissait l'enseignement public gratuit pour tous.

LES ARCHIVES.

«Il est inscrit dans la loi : "L'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, est un devoir de l'État" ». Septembre 1973 : dans l'émission « Feux croisés », une mère de famille interpellait le ministre de l'Enseignement public de l'époque, Joseph Fontanet. Depuis juin 1881, la gratuité de l'enseignement primaire était l'un des principes fondamentaux de l'éducation en France. Or, comme l'indiquait cette femme dans l'extrait en tête d'article, le coût de la rentrée - entre fournitures, livres et transports - était tel que ce principe semblait manquer de réalité.

À côté d'elle, dans cette salle de classe transformée en plateau de télévision, le secrétaire général de Force ouvrière André Bergeron renchérissait avec une idée : « Est-ce que vous ne pensez pas qu'il serait nécessaire de décider la création d'une allocation de rentrée ? ». Et d'ajouter : « Les caisses d'allocations familiales disposent à l'heure actuelle d'excédents assez importants. Par conséquent, je crois qu'il ne serait pas absurde d'imaginer qu'on puisse instituer une allocation particulière qui permettrait d'aider les familles à cette période de l'année. »

En retour, Joseph Fontanet rappelait la gratuité de l'enseignement jusqu'à 16 ans, « puisque les maîtres, les locaux, tout cela est pris en charge par l’État » et distinguait celle-ci d'une « gratuité pratique ». Puis, sans mettre de côté l'idée du syndicaliste, il rappelait l'intérêt d'une « recherche de la gratuité » promise par l'exécutif et les premiers efforts effectués : une augmentation du plafond des bourses et une plus grande marge de manœuvre laissée aux commissions locales qui distribuent ces bourses.

À la même période, la France était touchée par une hausse de l'inflation. Et à la télévision, le sujet marronnier sur les fournitures scolaires insistait sur la gestion du budget. À l'été 1974, l'allocation de rentrée scolaire était instaurée. Le Monde l'estimait à 100 francs par enfant.

Dans l'archive de 1974 ci-dessous, alors qu'on estimait le coût de la rentrée scolaire en augmentation de 18 % par rapport à l'année précédente, les mères de familles et élèves interrogées estimaient leurs dépenses. Il fallait respecter son budget.

Enquête sur la rentrée scolaire
1974 - 00:00 - vidéo

Le prix de la rentrée
1975 - 04:06 - vidéo

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