PORTRAIT.
Place à la musique celtique avec son Hérault, Alan Stivell. L'artiste breton est né le 6 janvier 1944 à Riom. Auteur-compositeur-interprète et musicien français. Ce multi-instrumentiste : harpe celtique principalement, mais aussi piano et claviers, flûte irlandaise, bombarde, cornemuse écossaise, voire percussions a complètement renouvelé la musique bretonne. Il a surtout participé à la rendre audible pour le plus grand nombre. C'est ce que montre l'archive en tête d'article.
L'ARCHIVE.
En 1973, Le JT de TF1 présenté par Jean-Pierre Elkabbach consacrait un long sujet sur le renouveau de la musique celtique bretonne et sur un jeune artiste breton que le journaliste présentait comme « l’apport le plus original de ces dernières années à la musique populaire ». Le chanteur annonçait que la musique et la culture celtiques seraient « l’une des grandes découvertes pour le monde ces prochaines années ». Dans cette archive, nous découvrons également son père, facteur de harpe.
Inclassable, Alan Stivell intriguait les médias et certains journalistes, pourtant spécialisés dans le rock, à l'instar de Philippe Manoeuvre, que l'on découvre dans l'archive ci-dessous, extraite de l'émission « Court circuit » en janvier 1975. C'est sa première apparition télé, il a 19 ans. Son émission sur RTL allait lui donner l'occasion de rencontrer l'artiste breton qu'il avouait apprécier. Il aimait le mélange de la musique folklorique celte à la musique électronique, intégrant un militantisme pour la reconnaissance culturelle, linguistique et politique de la Bretagne. Mais le journaliste aux cheveux long s'interrogeait sur l'impact de ce succès aurait sur sa motivation à continuer à créer.
Redonner de la dignité aux Bretons
Au domicile du chanteur, les deux hommes allaient évoquer la musique celtique et les influences du folklore dans son travail. Alan Stivell déclarait séparer clairement la musique celtique, ethnique et folklorique. Le musicien expliquait aussi pourquoi il avait ajouté de la guitare électrique dans ses morceaux, une évidence pour lui et une manière d'atteindre un public de sa génération. Son objectif premier, il l'avouait, c'était de « convertir la grande masse des Bretons à leur propre musique », une question de dignité selon lui. Le fait de séduire un nouveau public plus large avec cette musique devait, à ses yeux, permettre au peuple breton de ne plus avoir honte de sa musique ou de sa culture. « C'était ça le but principal et je crois que ça a été en grande partie gagné », ajoutait-il, avant de conclure qu'il espérait que la musique «néo-celtique » finisse par conquérir le monde. Des propos à retrouver dans l'archive ci-dessous.
Philippe Manoeuvre journaliste à RTL et en interview Alan Stivell
1975 - 05:23 - vidéo
Un monde meilleur
Cette autre archive, en couleur, également filmée en 1975, mais pour l'émission « A bout portant », décrit Alan Stivell en tournée, sur scène ou dans les coulisses, en compagnie de ses amis et ses musiciens. Des moments de complicité où l'artiste en profite pour plaisanter tout en évoquant sa sincérité, son amour de la culture bretonne qui n'est pas pour lui « un message de bombe », mais traduit son esprit révolutionnaire. Il aborde aussi sa vision d'un monde « d'union », ou chacun pourrait exprimer ses convictions aussi différentes soient-elles. La conversation aborde ensuite quelques conceptions utopistes de sa philosophie de vie.
Entretien avec Alan Stivell entouré de ses amis
1975 - 06:28 - vidéo
« Toute idée humaine est toujours relative... tout se complète. Dans l'absolu il n'y a aucune contradiction réelle... C'est l'addition de toutes les idées des hommes qui peut approcher de la vérité »