LE FILM.
En 1963, Henri Verneuil adapte pour le grand écran le roman Mélodie en sous-sol de John Trinian. Pour interpréter donnent corps à un duo d'escrocs de haut vol, qui décident d'organiser un dernier coup : un casse dans la salle des coffres d'un casino de Cannes. Ce polar à la mise en scène soignée et à la gouaille savoureuse est devenue un classique du film de braquage à la française, au suspense maintenu jusqu'au dénouement final.
L'ARCHIVE.
Le 7 avril 1963, le JT de 20h de la première chaine propose une entrevue avec le réalisateur et le jeune acteur. Ils évoquent à tour de rôle le tournage et leur collaboration, notamment avec Jean Gabin. Après avoir évoqué le thème du film, le journaliste Mario Beunat interroge le réalisateur sur le choix des acteurs, notamment celui d'Alain Delon, alors peu connu. « Il fallait un garçon ayant du charme, avec un côté voyou, violent... tout cela. Pour nous, Alain Delon était le personnage rêvé ».
Puis c'est au tour du jeune premier de décrire son expérience et sa collaboration avec Jean Gabin.
Jean Gabin : un modèle admiré
C'est un Alain Delon admiratif et tout en humilité qui répond à l'interview sur sa collaboration avec Jean Gabin, qu'il qualifie de « plus grand » acteur : « Gabin m'a appris sur tous les points. Il m'a appris mon métier. Je l'ai regardé travailler. Il m'a surtout appris à être exact. C'est un homme qui a une conscience professionnelle inouïe. Il ne se permet jamais d'arriver en retard, de partir avant et on est obligé d'être là, avec lui, tout le temps, présent. Quoi qu'il arrive, il est toujours là, à l'heure et ne part jamais avant l'heure. »
Lorsque le journaliste souligne que c'est lui, Delon, le jeune premier, qui a le rôle principal. L'acteur dément fermement : « Non, je ne pense pas. Mais, à mon avis, quels que soient les rôles et quel que soit le résultat, on donne toujours la réplique à Gabin. »