De 1949 à 1990, l'Allemagne est divisée. Après l'effondrement du régime nazi, le pays est occupé par les forces victorieuses. Américains, Soviétiques, Britanniques et Français comptent bien régler définitivement le sort d'un pays dont le bellicisme a largement participé au déclenchement de la Première Guerre mondiale, et qui, emporté par la folie nazie, a entraîné le monde à sa perte lors de la Seconde Guerre mondiale. Le pays est alors divisé en quatre zones, administrées par les différentes forces d'occupation. Mais très vite, les dissensions entre vainqueurs se font jour, et l'antagonisme né des débuts de la Guerre froide ne fait que s'accentuer entre Occidentaux et Soviétiques.
Le 2 décembre 1946, Américains et Britanniques décident de fusionner leurs zones, rejoints par les Français en 1948. L'ouest de l'Allemagne devient la trizone, et fait face à l'est de l'Allemagne, toujours occupée par les Soviétiques, et au sein de laquelle la ville de Berlin se divise elle aussi en zones d'occupation occidentales et soviétiques. Les tensions entre Occidentaux et Soviétiques se font chaque jour plus grandes.
Car l'Histoire s'accélère : L'Allemagne nazie ne s'est effondrée que depuis quelques années que déjà, aux yeux des Occidentaux, un nouvel ennemi surgit, l'URSS. Pour lutter contre la propagation du communisme, pour rebâtir une Europe occidentale dévastée par des années de guerre, pour renforcer les liens commerciaux transatlantiques, les Occidentaux décident alors de favoriser le redressement économique et politique de l'Allemagne de l'Ouest.
Du 20 avril au 2 juin 1948, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France se réunissent à Londres pour discuter de l'avenir du pays. Ils décident de convoquer une assemblée constituante, le Conseil parlementaire allemand, dont les membres sont désignés par les parlements des États fédéraux, les Länder.
Photo datée du 24 septembre 1949 des Hauts-commissaires alliés en nouvelle République fédérale allemande, John Mac Cloy (G) pour les USA, Sir Brian Robertson (2è D) pour la Grande-Bretagne, et André François-Poncet (D) pour la France recevant le chancelier du Bundestag Konrad Adenauer (2è G) au siège des Hauts-commissariats, au Petersberg Hotel. Crédits ARCHIVE/INTERCONTINENTALE/AFP
Parallèlement, éclate à Berlin l'une des premières crises majeures de la Guerre Froide. Entre le 24 juin 1948 et le 12 mai 1949, les différents secteurs de la ville sont bloqués par les Soviétiques qui tentent d'imposer leur loi. Le ravitaillement des parties occidentales de la ville ne peut plus se faire. Pour montrer leur détermination à conserver Berlin Ouest, les Américains organisent un pont aérien, qui, tous les jours, fournit aux Berlinois les marchandises dont ils ont cruellement besoin pour survivre. Devant la détermination américaine, les Soviétiques finissent par céder : le blocus est levé.
Il est donc décidément vital pour les Occidentaux de relever l'Allemagne. Le 1er septembre 1948, le Conseil parlementaire commence ses travaux à Bonn. Konrad Adenauer, le maire démocrate chrétien de Cologne, ancien résistant au régime nazi, est élu à sa présidence. La loi fondamentale qui découle des travaux du Conseil est promulguée le 23 mai 1949.
Le 15 septembre 1949, Adenauer sera élu premier chancelier de la nouvelle République fédérale d'Allemagne, poste qu'il occupera jusqu'en 1963.
En réaction à la constitution de ce nouveau pays, qui revendique l'entièreté du territoire allemand occupé par l'URSS, les Soviétiques réagissent par la création d'un état sur leur propre zone d'occupation, la République démocratique d'Allemagne.
Le 5 mai 1955, le chancelier Konrad Adenauer signe à Bonn avec les Alliés les accords qui mettent officiellement fin au statut d'occupation de la RFA par les trois puissances occidentales. La RFA devient de ce fait un état souverain.
Enfin, en 1990, après la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989), la RDA s'effondre, laissant la place à la réunification de l'Allemagne telle que nous la connaissons aujourd'hui.