Portée par la Grande Bretagne, qui avait en partie financé ses essais et lui avait alors passé commande de 40 millions de dose, l'entreprise bretonne annonce dans un communiqué "envisager une opération sous la forme d'American Depositary Shares (ADS) sur le Nasdaq", le nombre d'actions qu'elle émettra et la fourchette de prix ne sont pas encore déterminés. Ce lien avec les Anglo-saxons n'est pas nouveau. En 2016, la clientèle de Valneva était déjà majoritairement anglo-saxonne.
En février 2021, Valneva annonçait la mise en production de son vaccin contre la Covid-19 développé à l'aide une technologie à base de virus inactivé. Cette start-up franco-autrichienne basée dans la banlieue nantaise n'en est pas à son coup d'essai. Le 22 mars 2016, le 19-20 Edition Estuaire de FR3 consacrait un sujet à la start-up bretonne, déjà en pointe de la vaccination. A l'époque, Valneva venait de mettre au point un vaccin contre l'encéphalite japonaise. Franck Grimaud, le directeur général de Valneva évoquait cette maladie infectieuse endémique transmise par les moustiques qui affecte chaque année quelques 68 000 personnes... dont 30% y succombent.
Depuis 2010, Valneva - ex Vivalis – a donc mis sur le marché un vaccin issu d'une lignée cellulaire qui a séduit l'armée américaine... Au point de passer aux Bretons une commande de 42 millions d'euros sur deux ans. "Une pierre à l'édifice de la recherche dont les coûts vont de 150 millions d'euros à un milliard selon la difficulté".
A l'époque, le laboratoire commence d'ailleurs à travailler sur d'autres vaccins innovants pour, entre autres, lutter contre le fameux virus Zika... Une centaine de chercheurs du groupe s'active autour de ces "flying virus"... Une tache d'ampleur puisque comme le précise le commentaire, "de la recherche à la commercialisation, il faut entre 7 et 14 ans pour développer un vaccin".
Valneva fait partie des 200 entreprises qui se sont lancées dans la course au vaccin au printemps 2019. Si la mise en production débute actuellement, il faudra attendre l'automne 2021 pour obtenir les premières doses. Cependant ce ne sont pas les Français, mais les Britanniques qui recevront les premières doses car la Grande-Bretagne a entièrement financé les essais cliniques de ce vaccin. Valneva devra fournir au Royaume-Uni un maximum de 190 millions de doses de vaccins.
Pour aller plus loin
Atlanta et Vivalis, deux biotechs aidée par l'Europe. Valvena aussi a bénéficié d'un coup de pouce européen. Bien qu'elle soit plus avancée dans ses recherches, l'entreprise a reçu 1 million 500 000 euros. Sa taille européenne a sans doute été un atout. elle est le fruit d'une fusion entre une entreprise autrichienne Intercell et une start up nantaise, Vivalis. (22 mai 2015)
Florence Dartois