Cette discipline est née au Canada en 1976. Ce jeu handisport dérivé du rugby à XV et du hockey sur glace se dispute sur un terrain de basket, avec un ballon de volley, à quatre contre quatre. À l'origine appelé «murderball» pour sa nature agressive, le «rugby quad» comme on l'appelle aussi, a été conçu pour permettre à des athlètes tétraplégiques dotés d'un large éventail de capacités fonctionnelles de jouer des rôles offensifs et défensifs.
L'archive en tête d'article date du 25 juin 2016. À l'époque, l'équipe de rugby fauteuil du stade toulousain se préparait pour les Jeux paralympiques de Rio. Devant les caméras de France 3 Toulouse, ils acceptaient de dévoiler les secrets de leur entraînement.
La symbiose des muscles et du fauteuil
Le reportage nous plonge dans l'effervescence du jeu : courses poursuites, chocs latéraux, reprise du ballon rond, et non ovale, comme on pourrait s'y attendre. Les joueurs ne s'économisent pas et leurs fauteuils ultrarapides ne sont pas épargnés. Cris, ordres, coups de sifflets, l'ambiance est survoltée. Plus tard, d'autres athlètes tractent des sacs de sable de 20 kilos, « pour gagner en endurance ». Allongé au sol, Pablo Neuman renvoie une balle à un partenaire, sollicitant à l'extrême ses bras : « Pour renforcer la musculature », articule-t-il en grimaçant. Avant d'ajouter, « pour prendre de la puissance pour les démarrages parce que c'est un jeu où l'on change très souvent de direction donc c'est important de démarrer vite ».
Les fauteuils font corps avec les sportifs et comme eux, ils sont fragiles. Il faut donc les chouchouter, mais un des rugbymen précise qu'ils « ne sont pas faits pour être confortables ». D'où l'importance d'une équipe technique entraînée, elle aussi, à contrôler l'état des fauteuils avant les matchs et à les réparer. Pablo Neuman plaisante : « C'est avec ce fauteuil-là que je vais faire les Jeux. Il a déjà quelques années et quelques soudures, mais il va tenir encore un moment ».
Les images de l'entraînement, filmées en caméras subjectives, sont impressionnantes : ça roule, ça cogne, ça tourne à toute allure ! Un autre joueur de l'équipe toulousaine décrit la philosophie de cette discipline : « C'est purement un sport de contact, de défi physique et puis c'est un sport aussi où on a de la place pour des gros, des maigres, pour des grands, pour des petits, pour des lourds, pour des véloces, des plutôt lents… Chez nous, il y a de la place pour différents types de handicaps. Ce sport dans ses règles et sa philosophie, il a été travaillé pour que chacun fonctionne à son niveau de handicap et puisse avoir une place et un rôle déterminant dans l'équipe. C'est un truc qui est très similaire au rugby ».
Un sport amateur qui n'a rien à envier aux professionnels
Vincent Clerc, joueur international de rugby, s'avoue impressionné par l'intensité physique de ce sport à laquelle s'ajoute « toute la technique et la stratégie comme au rugby ». Et le rugby fauteuil, bien que plus anonyme et toujours amateur, reste un sport de très haut niveau. Vincent Clerc insiste sur ce point : « Ce sont des sportifs à part entière et qui inspirent encore plus le respect, car ils ne sont pas dans les conditions dans lesquelles, nous, on peut être. C'est beaucoup de volonté, beaucoup de sacrifices et on les admire encore plus pour ça ».
Pour aller plus loin :
Handisport : rugby en fauteuil roulant à Toulouse. Reportage consacré au premier club handi de rugby français, le Toulouse handi ovalie mixte (T.H.O.M), dont l'objectif est de participer aux prochains Jeux Paralympiques. (France 3 Sud, 3 octobre 2004)
19/20 Edition Pays Catalan : Equipe de France handisport de rugby à 13. Stage de préparation à Perpignan où 10 joueurs de handi-rugby à 13 en fauteuil roulant sont sélectionnés en équipe de France. (24 août 2012)
12 13 Soyons sport : le rugby fauteuil. Rencontre avec l'équipe de rugby fauteuil à Carquefou. Au total, ils sont onze, âgés de 16 à 42 ans.Tous sont là par accident. Tétraplégiques ou assimilés, ces joueurs sont obligés de se sangler.
19/20 Edition Picardie : Le rugby en fauteuil est une discipline présente aux Jeux Paralympiques depuis les Jeux de Sydney en 2000. (17 mars 2013)