L'ACTU.
Depuis la fin des années 1990,l'expression « tir de mortier » désigne l'usage détourné de mortiers d'artifice ou de chandelles romaines, généralement utilisés pour les feux d'artifice, mais pour servir d'armes. Depuis le 27 juin et la mort de Nahel M. à Nanterre, de nombreux bâtiments publics et véhicules ont été ciblés par ces explosifs, provoquant des incendies ravageurs.
Leur dangerosité ne fait plus débat. Dans la nuit du 28 au 28 juin, c'est un immeuble d'habitation du quartier Ferrandière-Maisons Neuves à Villeurbanne qui a été incendié après avoir été visé par un tir de mortier. 64 pompiers sont intervenus sur place pour éteindre les flammes. On dénombre quatre blessés légers et dix foyers détruits. 35 personnes ont dû être relogées.
L'ARCHIVE.
La vidéo en tête d'article revient sur cette pratique qui tendait à se généraliser. Le 23 juin 2008, le JT France 3 Bourgogne de 19h00 revenait sur ce phénomène alors qu'un arrêté préfectoral venait d'interdire l'achat de pétards de types K2 et K3 sur l'agglomération dijonnaise et l'utilisation sur tout le département de la Côte-d'Or. Cette décision radicale répondait aux incidents survenus l'été précédent à Dijon et Chenôve. Ces produits destinés à la fête avaient été détournés, « utilisés à l'horizontale comme mortiers », en arme d'attaque et utilisés par des jeunes contre la police.
Cette pratique, certes jugée « dangereuse » par un vendeur artificier attisait la colère des commerçants, comme celui interrogé ici qui venait de renouveler son stock et indiquait avec dépit qu'il suffisait de sortir de l'agglomération pour acheter ces matériels.
À l'heure où l'on peut facilement commander des produits explosifs en ligne, le contrôle de l'achat de ces mortiers est devenu une mission impossible.