C'est le 20 février 2001 que la découverte de foyers de fièvre aphteuse est annoncée pour la première fois. En France les médias s'emparent du sujet le 22 février.
"Nouveau coût dur pour l'élevage britannique, encore traumatisé par la crise de "la vache folle". Des cas de fièvre aphteuse porcine sont apparus dans un abattoir et une ferme de l'Essex dans le sud-est de l'Angleterre. Le gouvernement britannique a décidé en urgence l'interdiction des exportations d'animaux vivants et de tout autre produit animalier. Mesures temporaires mais spectaculaires car la ferme où sont ces porcs malades a été mise en quarantaine…"
Mise en quarantaine, abattage du bétail et embargo européen sur les exportations. Les mesures prises immédiatement sont drastiques car la fièvre aphteuse est une maladie virale animale très contagieuse. Bien que généralement non mortelle, voire bénigne, elle affecte tous les mammifères d'élevage : bovins, porcs, chèvres, moutons… La contamination s'effectue par l'air expiré, le sperme, les urines, les matières fécales, la salive mais aussi le lait non pasteurisé, voire la viande congelée trop tôt après l'abattage. Ce virus peut survivre longtemps dans les ganglions lymphatiques, les viscères et la moelle osseuse des carcasses congelées.
Dans ce reportage du 22 février 2001 du Midi 2, l'épizootie est au cœur des préoccupations car son impact économique serait énorme. D'emblée, Nick Brown, le ministre britannique de l'agriculture s'avoue très préoccupé : "c'est très grave, bien qu'il n'y ait pas de danger pour les consommateurs, il y a péril pour les troupeaux. Les conditions sont très virulentes, il faut donc les contrôler le plus vite possible."
L'état d'urgence s'installe dans la campagne anglaise, "les troupeaux sont placés sous contrôle, les déplacements de bétail interdits. Les exportations de viande animale et de produits laitiers sont suspendus jusqu'à nouvel ordre".
Les agriculteurs locaux ont encore en mémoire la terrible épidémie de 1967 où des centaines de milliers de bêtes avaient dues être abattues et incinérées.
Très vite, par principe de précaution, l'Europe établit un boycott, plutôt mal perçu par les Britanniques, comme le déplore alors Philip Andrade, négociant marché de Smithfield : "l'attitude européenne à notre égard est récurrente, nous en avons assez!"
Mais cette maladie se répand très vite, notamment par voie aérienne, il est donc urgent d'agir vite pour stopper la contagion, ce dont convient Michael Sloyan, commission interprofessionnelle des éleveurs : "la fièvre aphteuse est une maladie très sérieuse qui peut compromettre les revenus de tous nos fermiers."
Un coup dur pour la filière britannique qui sortait tout juste de la crise de la vache folle. L'épidémie en Europe du Nord en 2001 a causé des dégâts pour 13 milliards d'euros.
Pour aller plus loin
L'Europe déclenche l'embargo dès le 21 février. "L'embargo décrété par la commission européenne sur tous les animaux et produits dérivés venant de Grande-Bretagne en raison de cas de fièvre aphteuse a entrainé des mesures de précaution aujourd'hui en France que ce soit au salon de l'agriculture lui-même ou bien dans plusieurs départements avec la mise en place d'un dispositif vétérinaire de pré-alerte". (22 février 2001)
20h00 de France 2. Reportage sur la fièvre aphteuse en Grande Bretagne, qui touche maintenant la filière porcine, à travers l'exemple d'un éleveur de porcs de Little Warley (Essex). (22 février 2001)
JT Soir Paris Ile de France. Salon de l'agriculture sous surveillance : réactions éleveurs sur la fièvre aphteuse. Des contrôles ont été effectués au salon sur des moutons en provenance d'Angleterre. Pas de panique dans les stands. Les agriculteurs déplorent au contraire ce coup dur qui frappe à nouveau leurs homologues britanniques. (22 février 2001)