Le 2 juin 1995, le journal de 13h de France 2 consacre un reportage à la maison de Louis Pasteur à Arbois, dans le Jura. La demeure vient alors tout juste d'ouvrir au public à l'occasion du centenaire de la mort du célèbre inventeur du vaccin. Ce dernier, né à Dole, en 1822, hérite de ses parents une ancienne tannerie située non loin, à Arbois. Il va la transformer en une maison de vacances propice à des retraites studieuses et familiales, principalement l'été.
Vestibule cossu
On pénètre dans la vaste maison de vingt et une pièces, située au bord de la rivière Cuisance, à travers « un vaste vestibule cossu, entre rue et jardin ».
Au rez-de-chaussée, une élégante salle au centre de laquelle trône un billard, activité qu'affectionnait le maître des lieux. Selon François Rémy, Vice-président des amis de Pasteur, il « avait voulu cette pièce spécialement pour son billard, il y jouait fréquemment, presque tous les soirs, avec son gendre ». Notre guide pousse même l'anecdote plus loin, affirmant que son gendre le « laissait toujours gagner », tant « Pasteur avait horreur de perdre».
La salle du billard communique avec l'élégante salle-à-manger, depuis laquelle le célèbre savant disposait d'une vue imprenable sur le jardin. Les repas, préparés au sous-sol, étaient apportés grâce à un monte-plat, toujours en état de marche.
Pour accéder au premier étage, il faut emprunter une loggia qui dessert les chambres, comme celles de ses petits enfants, que Pasteur a fait aménager lui-même. Quant à la sienne, elle est « modeste et studieuse ».
De sa chambre, Pasteur peut rejoindre « son grand laboratoire », où il travaillera sur les fermentations des vins et mettra au point la pasteurisation. On peut encore y admirer des bouteilles d'époque, certaines encore « jamais ouvertes ».
Une maison « dans son jus »
Pour C. Demeulenarere-Douyere, Conservateur en chef du patrimoine et membre de l'Académie des sciences, c'est une véritable « chance d'avoir trouvé une maison qui a fait un saut d'un siècle dans le temps, qui a gardé son décor original, son mobilier original ». Avant de conclure, catégorique : « Vu que c'est la maison dans laquelle Pasteur a vécu, il n'est pas question de changer quoi que ce soit !»
Et de fait, depuis 1894, année où Pasteur quitte définitivement sa chère demeure, avant de mourir un an plus tard, le 28 septembre 1895, à Marnes-la-Coquette, l'endroit n'a pas changé d'un pouce.
L’objectif des travaux ambitionnés par la Fondation du Patrimoine est de rafraîchir la maison et de doubler sa fréquentation, à plus de 40 000 visiteurs par an. En outre, selon France 3 Bourgogne Franche-Comté, les travaux prévoient « l’ouverture inédite à la visite du deuxième étage, avec sa bibliothèque, la salle de repos, de nouveaux espaces d’accueil permettant d’organiser des manifestations, le réaménagement des circuits de visite avec un éventuel ascenseur pour la rendre accessible aux personnes à mobilité réduite, ainsi que la remise en état du jardin attenant telle que sa femme l’avait décrit ».
Pour aller plus loin :
Reportage du JT de Franche-Comté Soir diffusé le 5 avril 2001 : La bibliothèque de Louis Pasteur à Arbois va enfin être accessible au public. Plus de 3000 ouvrages ont retrouvé leur place après huit ans passés dans un garde-meuble.