C’est le 11 mars 1985 que Mikhaïl Gorbatchev accède au pouvoir suprême soviétique, en devenant le nouveau Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique. Ce jour-là, l’édition de la nuit du Journal d’Antenne 2 relate le voyage qu’a effectué le tout nouveau dirigeant soviétique au Royaume-Uni. En plateau, le présentateur, Hervé Claude, fait était de la « première déclaration de Gorbatchev, [de son] attachement […] à la détente, […] à la paix et [au] progrès ».
Le reportage depuis l’Angleterre, réalisé par Bernard Benyamin, est le premier portrait de Gorbatchev président, et il insiste sur la jeunesse du leader : « Mon Dieu qu’il est jeune », commente Bernard Benyamin, en reprenant une « réflexion d’un officiel britannique lors du voyage à Londres de Mikhaïl Gorbatchev en décembre dernier », une remarque qui « illustre bien la qualité essentielle du nouveau numéro Un soviétique, il n’a que 54 ans », poursuit le journaliste d’Antenne 2. « Venu d’un pays où la gérontocratie avait été érigée en système de gouvernement, cet homme va surprendre. Courtois, souriant, jouissant de toutes ses facultés, en quelques jours à Londres, Mikhaïl Gorbatchev va nous rappeler qu’il existe en Union soviétique des hommes normaux qui pourraient bien arriver au pouvoir avant d’avoir franchi la barre fatidique des 70 ans. » Au Royaume-Uni, le dirigeant soviétique a inauguré une série de riches relations avec les dirigeants occidentaux. La Première ministre, Margaret Thatcher, a « semblé enchantée de son visiteur ». « J’aime bien Monsieur Gorbatchev, a-t-elle dit, avec lui on peut s’entendre. » Première impression à l’étranger parfaitement réussie donc pour le numéro Un soviétique qui « aura trouvé à Londres l’assise internationale qui lui manquait », poursuit Bernard Benyamin. « Car sur le plan intérieur, signe d’une ambition très importante, il sera parvenu au sommet en moins de sept ans, depuis 1978, date à laquelle il avait pris en charge l’agriculture soviétique, un véritable record toutes catégories au Kremlin », conclut le reportage d’Antenne 2.