Cette semaine le verbe « emmerder » a défrayé la chronique. Sous forme de verbe, de nom ou d'adjectif, il a souvent été utilisé dans des chansons. Georges Brassens l'a utilisé dans « Don Juan ». Dans cette fable humaniste, le chanteur appelle à ne pas juger, à ne pas se fier aux apparences mais aux actes. Au fil des couplets, il loue le courage de ceux qui dérogent à leurs principes face à un animal ou une personne en détresse.
Ainsi dans cette chanson, Don Juan laissera sa chance à une jeune fille jugée trop laide pour lui. Dans cette fable sociale tous les personnages évoqués par le chanteur agissent avec humanité : le chauffeur n'ayant pas de temps à perdre, le flic « ayant d'autres chats à fouetter », le témoin intimidé ne suivant pas l'instinct grégaire face à la « foule qui se déchaîne», le curé défendant sa religion, le soldat formé pour tuer, la religieuse vouée à la chasteté, et enfin le voisin mécréant ne voulant pas « emmerder » .
« Gloire au premier venu qui passe et qui se tait, quand la canaille crie haro sur le baudet ! »
« Gloire à ce curé sauvant son ennemi, lors du massacre de la Saint-Barthélémy ! »
« Et gloire à ce soldat qui jeta son fusil, plutôt que d'achever l'otage à sa merci ! »
« Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! »
L'interprétation en tête d'article date du 12 janvier 1980. Dans cette émission, Georges Brassens est accompagné à la guitare par Joël Favreau et à la contrebasse par Pierre Nicolas.
Une autre version de cette chanson :
Georges Brassens "Don Juan"
1977 - 04:16 - vidéo
Une autre version de cette chanson en 1977.
D'autres chansons sur les emmerdes et les emmerdeurs :
« Mes emmerdes » par Charles Aznavour. (1975)
Philippe Katerine chante « Je vous emmerde ». (1999)
« L'emmerdeuse » par Régine. (1978)