L'ACTU.
À 98 ans, Jimmy Carter est le plus vieux ex-président américain encore en vie. Il est entré en soins palliatifs à domicile à la mi-février, annonce son entourage. Il avait occupé la Maison blanche entre 1977 et 1981.
LES ARCHIVES.
« Les étudiants affirment qu'ils ne libéreront les otages qu'en échange de l'ancien shah d'Iran. » Le 4 novembre 1979, moins d'un an après la révolution islamique en Iran qui avait contraint à l'exil le shah, 400 étudiants iraniens attaquaient l'ambassade des États-Unis à Téhéran. Ils prennent en otage 52 ressortissants américains en otage et réclament l’extradition du Shah, afin qu’il soit jugé en Iran.
Dans l'archive datée du 5 novembre 1979 en tête d'article, le présentateur du 20h de TF1 annonçait : « C'est toujours l'impasse à Téhéran. » « D'autres groupes avaient occupé les locaux des consulats américains dans différentes villes de province. » Les étudiants affirmaient, poursuivait-il, qu'ils ne libéreraient donc les otages qu'en échange du shah d'Iran, « qui se trouve actuellement à New York où il suit un traitement contre le cancer. »
« Le gouvernement iranien semble totalement débordé », précisait-il. Un journaliste allait à la rencontre de l’ayatollah Rouhollah Khomeini, le dirigeant du pays qui avait installé une république islamique en Iran au début de l'année 1979. Pour lui, rapportait le journaliste, les relations entre les deux pays auraient pu s'arranger si les États-Unis n'avaient provoqué l'Iran en accueillant le shah. L'ambassade était un nid d'espion, selon le chef religieux.
Devant l'ambassade, la foule, criait « mort Carter » tout en brûlant le drapeau américain, symbole selon eux de l'impérialisme occidental. Sur les pancartes des manifestants, des messages clairs : « USA. We want the shah soon [Nous voulons le shah rapidement]. »
Impuissance et découragement
Dans les jours suivants, l'archive ci-dessous faisait le point sur la situation. Les « étudiants islamiques » affirmaient dans un communiqué considérer leurs otages comme des espions. Ceux-ci, ajoutaient-ils, devaient être exécutés si les États-Unis entreprenaient une action pour les libérer. Action qui était exclue par la maison, de même que l'extradition du shah et, ajoutaient le présentateur, autour du président Carter, les « observateurs constatent un sentiment d'impuissance et de découragement. »
Iran : démission gouvernement
1979 - 04:12 - vidéo
La réponse des États-Unis se traduisit par un gel des importations de pétrole iranien et des pressions diplomatiques à l’égard du pays. 13 otages, seulement, furent libérés au cours des premières semaines de détention. Au printemps 1980, alors que Khomeini était désormais seul au pouvoir, la crise des otages s’enlisa. Jimmy Carter lança alors l’opération « Eagle Claw » qui devait permettre la libération des otages américains et qui se solda par un fiasco total et provoqua la mort de huit soldats américains.
En juillet 1980, le shah mourut au Caire. Il fallut attendre janvier 1981, le jour de l'investiture de Ronald Reagan pour que les otages recouvrent la liberté, par voie diplomatique, après 444 jours de détention.