L'ACTU.
Mardi 9 mai, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a présenté son plan de lutte contre la fraude fiscale. Interviewé sur France Inter, il a notamment annoncé vouloir « s'attaquer à la zone grise, l'optimisation fiscale » et se concentrer sur « les ultrariches, les multinationales ». Le ministre a aussi annoncé réfléchir à des peines complémentaires de travaux d'intérêt général ou encore une « sanction d'indignité fiscale et civique ».
L'ARCHIVE.
« La première démarche en ce domaine est de faire disparaître la fraude fiscale. » Le 5 octobre 1976, Raymond Barre, chef de gouvernement et ministre de l'Économie et des Finances depuis août, s'érigeait fermement contre la fraude fiscale devant les députés à l'Assemblée nationale. Celui que Valéry Giscard d'Estaing avait appelé « meilleur économiste de France » déclarait alors avec force de conviction : « La justice sociale ne repose pas seulement sur un effort de solidarité nationale mais, aussi sur une réduction des inégalités. La première démarche en ce domaine est de faire disparaître la fraude fiscale. »
Il poursuivait face aux députés agités : « Oui ! Oui ! Celle-ci crée des privilèges iniques auxquels les Français sont de plus en plus sensibles […]. Pour la seule année 1975, 10 milliards de francs ont déjà été récupérés. L'effort entrepris sera donc poursuivi et développé. Je confirme les instructions données antérieurement pour que le contrôle n'attaque que les vrais fraudeurs, sans risque d'arbitraire et que les procédures contraignantes soient utilisées avec discernement… » Il concluait impérieux : « [L'État] ne fera preuve d'aucune faiblesse à l'égard de ceux qui cherchent à dresser les Français contre le contrôle fiscal. »
Raymond Barre, le « père la rigueur »
À l'arrivée de Raymond Barre à la tête du gouvernement en août 1976, l'inflation et le chômage étaient en hausse, conséquences de premier choc pétrolier. Surnommé le « père la rigueur » par les socialistes, Raymond Barre avait fait du retour à l'équilibre budgétaire l'une de ses priorités et mené une politique d'austérité économique une fois nommé Premier ministre. Il mit en place des blocages de prix dès l'automne 1976.