Interviewé en 1975 au sujet du film qu'il écrivait à quatre mains avec Pierre Tchernia, René Goscinny expliquait : « Le sujet du viager, c'est un de ces sujets succulents parce qu'il y a certaines choses dans la vie qui font réagir les gens. Si vous êtes avec des gens et vous leur parlez d'une aventure qui vous est arrivée à la douane. Eh bien tout le monde aura une histoire de douane à vous raconter. Et ils vous raconteront qu'ils se sont amusés, qu'ils ont regardé le douanier droit dans les yeux, qu'ils ont rigolé, alors qu'à la douane, tout le monde est sinistre, à commencer par les douaniers, d'ailleurs ».
« Et le viager, c'est la même chose. Si vous racontez une histoire de viager, tout le monde vous raconte une histoire de viager, et ça tourne toujours autour du même thème, c'est-à-dire : la personne qui a vendu en viager et qui refuse de mourir puisque le viager est un pari contre la mort, bien sûr ».
« Je me suis livré à une expérience pendant qu'on faisait ce scénario. C'était extraordinaire. Vous dites, par exemple : « je connais quelqu'un qui a acheté un appartement en viager. Splendide, pas cher. Vraiment, c'était une personne jeune qui vendait vraiment pas cher et trois jours après, elle est morte ». Tout le monde va dire « Ah quelle veine ! » C'est formidable. Les gens deviennent monstrueux. Et nous étions à cette même table, Pierre était là, on était en train de travailler sur le scénario, quand le téléphone a sonné. Je décroche et c'était un monsieur qui me proposait un appartement en viager. J'ai cru à une plaisanterie, mais pas du tout. C'était vraiment ça, et il me proposait un appartement en viager et il m'a dit cette chose extraordinaire : « Vous savez, monsieur, c'est un viager sur une tête, 70 ans, pas frais ! ». Alors on s'est dit que ça pourrait être un film sentimental. »