Les Tripoteuses, les Joyeuses, Ma femme vous plait j’adore la vôtre, ou encore Rêves humides : l'année 1974 voit éclore aux devantures des cinémas français des films aux titres bien aguicheurs... Une prolifération de films pornographiques qui profite de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing. Le nouveau Président abolit en effet la censure qui jusqu'alors interdisait la projection d'images érotiques et pornographiques dans les salles obscures.
Le résultat ne se fait pas attendre. Au coeur de ces années 1970 qui prônent la révolution sexuelle, l'année 1974 voit l'explosion des productions pornographiques et érotiques françaises, qui occupent près du tiers de la production totale de films, et attirent environ le quart du public.
C'est pour comprendre les ressorts d'un tel succès commercial que ce reportage tourné en octobre 1974 s'intéresse aux différents acteurs du cinéma pornographique. Interrogeant un producteur, une actrice, un distributeur et un membre de la commission de censure, les journalistes de l'ORTF brossent le portrait d'une industrie en plein boom, au fort potentiel économique, mais décriée pour la pauvreté de ses scénarios et de sa valeur artistique.
L'engouement pour le « porno » grand public au cinéma ne durera en réalité qu'une année. En octobre 1975, le gouvernement établit finalement la classification « X », restreignant l'accès de ces films à un public adulte.
Le cinéma pornographique va alors se développer dans un réseau parallèle de salles spécialisées, un système de distribution qui atteint son apogée dans les années 1980.