Just Jaeckin, né le 8 août 1940 à Vichy, débute sa carrière artistique dans la photographie, où au cours des années 1960 il photographie de nombreuses personnalités de l'époque. En 1974, il passe à la réalisation, avec un premier film qui va rencontrer un immense succès international, Emmanuelle. Adapté du roman d'Emmanuelle Arsan, publié en 1959, Emmanuelle raconte les aventures sexuelles d'une jeune femme en Asie, interprétée par la néerlandaise Sylvia Kristel. Un film, plus gros succès commercial en France de l'année 1974, qui va attirer plus de neuf millions d'entrées dans l'Hexagone, et être vu des dizaines de millions de fois à travers le monde.
Un succès qui va aussi lancer Just Jaeckin dans la voie du cinéma érotique, le réalisateur tournant les sept autres films de sa filmographie dans cette veine, de Histoire d'O en 1975 à Gwendoline, son dernier film, en 1984.
Sur l'érotisme au cinéma, Just Jaeckin, répondant à la question de savoir si son genre était de l'art, donnait son avis dans cette archive visible en tête d'article, un extrait du journal télévisé d'Antenne 2 du 6 septembre 1975 : « Si les gens vont au cinéma voir des films érotiques, c’est qu’il y a un besoin. Moi j’ai simplement pris mes responsabilités , c'est-à-dire qu’il y a beaucoup de metteurs en scène, beaucoup de gens qui ont écrit ou fait des films érotiques en le faisant par-dessus la jambe, en faisant ça très mal pour faire de l’argent. Moi je considère que j’ai pris mes responsabilités, j’ai fait ça le mieux possible, et je considère qu’il y a la place pour les films érotiques de qualité, et je répète même il y la place pour tout genre de films et il restera toujours des bons films dans chaque genre. »
Le réalisateur, qui était également sculpteur et publicitaire, est mort le 6 septembre 2022 à l'âge de 82 ans, à Saint-Briac-sur-Mer.