En janvier 1968, l'émission Demain commence aujourd'hui consacré à la métamorphose de l'agriculture, présentait un reportage sur un nouveau type d'élevage de poules, plus industriel que fermier.
"Les poules se sont des petites machines-outils à hautes performances, à qui on demande de pondre le plus d'œufs possible, en mangeant le minimum, bien-sûr".
Dans un élevage industriel de poules pondeuses, son directeur vantait alors les avantages de l'industrialisation de la production des œufs sur la qualité standard de ses œufs, supérieure selon lui à celle que pouvait fournir un producteur fermier traditionnel.
Pouvait-on encore parler d'élevage ou fallait-il désormais parler d'usine ? Le directeur de l'entreprise se posait lui-même la question mais reconnaissait la nécessité d'industrialiser cette production pour répondre aux besoins du consommateur. "C'est notre ambition d'avoir une optique d"industriel".
Quant au risque éventuel pour le consommateur de consommer des œufs issus de cette production ? L'industriel était catégorique, la fraîcheur de ses œufs ne pouvait être remise en cause, au contraire. "La fraîcheur des œufs en France était encore il y a peu de temps de l'ordre de deux à quatre semaines", selon lui, les circuits des grandes surfaces avaient contribué à réduire les délais de distribution et favorisé l'industrialisation de leur production, "aujourd'hui nous pouvons garantir que dans les magasins vous trouvez des œufs de trois à quatre jours. Maximum, une semaine".
En plus de cette enquête, l'association L214 appelle les citoyens à signer une pétition destinée aux producteurs français pour leur demander de bannir "les pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets."