Les immigrés de Dreux avant l'explosion

La ville de Dreux compte 9.000 immigrés pour 35.000 habitants : si les immigrés européens sont parfaitement intégrés, ceux d'Afrique et d'Asie mineure, souvent très pauvres, n'arrivent pas à trouver leur place dans la société française. Il ne s'agit d'un problème social lié au chômage des adultes et à la déscolarisation précoce des enfants. Interview de Françoise GASPARD, député-maire de Dreux à propos des communautés immigrés de la ville : les Espagnols, Portugais, Italiens sont parfaitement intégrés depuis les années 1930. Les entreprises de la ville ont favorisé l'arrivée de Maghrébins dans les années 1950 sans se préoccuper de leur intégration. En butte au racisme, la communauté algérienne des harkis, arrivée en 1962, désire s'intégrer. Madame GASPARD rappelle que les bretons aussi ont été victimes de discriminations. Interview de Turcs venus de Paris où ils travaillaient clandestinement dans la confection. Ils présentent une autorisation provisoire de séjour obtenue à la préfecture de police et expliquent être venus en France pour des raisons économiques. Interview de Maria DELGADO, du mouvement contre le racisme et l'amitié entre les peuples (MRAP), demandant l'arrêt des expulsions d'étrangers. Interview de Jocelyne CHAUVET, directrice de l'école maternelle Louise Michel, à propos de l'alphabétisation des enfants non-francophones. Interviews dans un bar d'adolescents maghrébins désoeuvrés : pour une jeune fille la délinquance s'explique par l'absence de boîte de nuit et d'activités proposées aux jeunes, un jeune maghrébin au comptoir voudrait avoir un emploi. Interview de Jacques MEIGNAN, animateur socioculturel "le lièvre d'or" à propos des immigrés qui se sentent rejetés. Il évoque l'intégration par le sport contre le racisme et le sentiment de certains français qui désapprouvent l'aide aux immigrés. Télétrottoir d'un groupe d'adolescents assis sur une pelouse : Mohammed, algérien de 16 ans se plaint du racisme des filles françaises. Véronique, française de 16 ans, a déjà visité l'Algérie. Elle n'est pas raciste mais remarque que les algériens n'ont pas le même comportement chez eux qu'en France. Le journaliste lui demande si les français n'ont pas leur part de responsabilité. Malika, harkie de 15 ans ne dit pas si elle se sent française ou algérienne mais elle ne veut pas retourner vivre en Algérie.