Né en 1928 à New York, William Klein est décédé samedi 10 septembre à l'âge de 96 ans. Citoyen américain, il attachait une grande importance à la France. Il était notamment photographe, peintre ou encore réalisateur de films.
Il était arrivé à Paris à la fin des années 1940, s'essayant tout d'abord à la peinture avant de rencontrer Fernand Léger. Quelques temps plus tard, il s’intéressera à la photographie et Alexander Liberman, directeur artistique de l'édition américaine du magazine Vogue, remarque son travail lors d'une exposition à Paris. Intéressé par ses photographies, Alexander Liberman convainc William Klein de venir travailler pour le magazine. Ce dernier devient alors l'un des photographes les plus connus de l'édition française.
En 1956, William Klein, de retour aux Etats-Unis, réalise un journal photographique sur la ville de New York. Véritable chef d'œuvre du photographe, ce livre s'intitule Life Is Good and Good Gor You in New York : Trance, Witness, Revels.
Il obtient le prix Nadar en France en 1957 mais se voit rejeter aux Etats-Unis par son style provocateur et brutal. Par la suite, William Klein réalisera d'autres livres photographiques sur Rome en 1959, Moscou et Tokyo en 1964 et enfin Paris en 2002.
New York au coeur
Dans l'émission «Chambre Noire» en 1965, William Klein revient sur le côté terrifiant et sordide de New York. L'artiste y analyse son travail : «Dans une photo isolée ou dans un court métrage, on peut très bien montrer un New York brutale, sale, sordide.» Il s'est également intéressé aux ghettos new-yorkais, comme il l'évoque : «New York est une ville de ghettos. Il y a les ghettos noirs, juifs, irlandais, italiens». Suite aux remarques négatives sur son livre photographique, William Klein se défend : «Je trouve que c'est réel. Je pense qu'il y a aussi une sorte de gaieté qui se rapproche de l'humour juif.»
Dans les années 1960, le photographe se penche de plus en plus sur le cinéma et réalise le film Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? en 1966 avec Philippe Noiret et Dorothy McGowan. Le film, désormais œuvre culte en France, est une satire délirante du monde de la mode et des médias. Le scénario met notamment en scène le monde de la mode et l'ORTF.
En 1998, dans l'émission «A voix nue» sur France Culture, William Klein revenait sur ce film. Il dressait alors une critique du milieu de la télévision et de la mode : «C'est un film sur le bourrage de crane. [...] La mode n'était pas un sujet traité à l'époque. Mais comment penser à la mode sans rigoler ?»
William Klein fut ensuite réalisateur de films publicitaires. Il en a tourné plus de 250. A partir des années 1980, il sera enfin reconnu à sa juste valeur aux Etats-Unis. Il vivait en France depuis sa rencontre avec sa future épouse Jeanne Florin, avec qui il partagea sa vie jusqu'à sa disparition en 2005.
