L'ACTU.
Très bons médicaments contre la douleur, les opioïdes comme le tramadol, sont sous haute surveillance en France depuis plusieurs années, car ils présentent un risque élevé de dépendance, avec d'importants risques pour la santé pouvant aller jusqu'à la mort.
Les médicaments opioïdes dont l'OxyContin sont accusés d'être responsables de milliers de décès, notamment aux USA. En France, c'est le Tramadol, un puissant anti-douleur, qui était dans le collimateur des autorités sanitaires depuis 2012. La codéine, un médicament opioïde utilisé pour soulager la toux et la douleur légère ou modérée, est également dans le viseur des autorités, car elle peut créer une dépendance lorsqu'elle est utilisée à fortes doses et sur une longue durée.
Pour réduire les risques d'abus et limiter les risques de falsification, ces médicaments seront dispensés uniquement sur présentation d'une ordonnance sécurisée à partir du 1er décembre, a annoncé l'ANSM jeudi 26 septembre. Ils rejoignent la liste de certains types de médicaments déjà soumis à ce type d'ordonnances : des opioïdes (comme la morphine), des psychotropes (certains antidépresseurs et antipsychotiques) ou stupéfiants.
L'ARCHIVE.
Le montage d'archives en tête d'article décrit les dérives du tramadol qui n'étaient pas sans rappeler celles observées aux États-Unis. En 2017, le pays subissait une grave crise sanitaire : en vingt ans, les opioïdes avaient causé la mort de près de 300 000 personnes dont 72 000 en 2017, obligeant le président Donald Trump à déclarer « l'urgence de santé publique » sur les opiacés. Parmi ces opioïdes, il y avait l'OxyContin évoqué plus haut, un médicament prescrit contre la douleur à base d'opium et deux fois plus puissant que la morphine. En France, les autorités craignaient que le tramadol ne provoque les mêmes drames.
Nos archives reviennent sur l'année 2012, une année-clé durant laquelle les effets nocifs de cette molécule furent pointés du doigt. On savait à l'époque que le tramadol entraînait de nombreux effets secondaires : somnolence, vertige, hallucination, problèmes respiratoires, nausées, mais la question de l'addiction émergeait à peine.
Dans l'archive du 13 heures de France 2, Arens Richard, du département des stupéfiants et psychotropes mettait en garde contre cette molécule : « Il ne faut pas banaliser la prescription de Tramadol. Les médecins ne doivent pas prescrire le Tramadol au même titre que l'aspirine ou le paracétamol. » En ligne de mire, les effets secondaires comme le risque d'une dépendance morbide. En 2010, sept overdoses avaient été recensées en France.