Racisme dans la police, des accusations répétées depuis le début des années 70
Le racisme n'a pas sa place dans notre société. Et encore moins dans notre police républicaine." Voilà les mots du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner après la publication de messages racistes de policiers sur les réseaux sociaux. Depuis les années 70, les accusations raciales envers la police se sont répétées. Retour en images avec les archives de l'Ina. "Noir de merde", "enculé", "bougnoule".. Des dizaines de messages racistes, antisémites, sexistes postés par des policiers sur deux groupes Facebook et Whatsapp viennent d'être révélés par la presse. (Captures d'écran Internet). Des commentaires haineux dénoncés par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner (capture castaner). Depuis les années 70, des policiers font régulièrement l'objet d'accusations de racisme. L'une des premières dénonciations de racisme dans la police, c'est l'affaire Mohamed Diab en 1972. Cette année-là, ce père de famille algérien est tué à bout portant par un policier au sein même du commissariat de Versailles. Selon des témoins présents sur place, des propos racistes ont été tenus à l'encontre de la victime. Des déclarations rapportées par son épouse au journal télévisé. Zara Diab, épouse de Mohamed Diab : "La personne qui tira prit le pistolet mitrailleur et lui intima de rester à sa place." "Mais après il s'est relevé. L'homme a demandé si il voulait tirer sur lui. La personne qui répliqua lui a dit "Oui, je vais tirer sale race." En 1980, le policier bénéficie d'un non-lieu. La légitime défense ayant été retenue. En 1984, autre accusation de racisme envers des policiers à Mulhouse. Cette fois, un homme de 55 ans affirme avoir été tabassé par 4 policiers après un accident de voiture. Smain Slimane, président association de défense et entraide aux musulmans de France : "Quand ils m'ont frappé, j'ai été traité de sale chadli, sale arabe, va chez Boumediène, qu'est ce que tu fais chez nous ?" Ces accusations, beaucoup de policiers ne s'y reconnaissent pas. Comme ici en 1992. Des associations dénoncent aussi les contrôles au faciès. En 2009, selon une étude réalisée en France par une fondation américaine, un noir aurait 6,2 fois plus de risques d'être contrôlé qu'un blanc. Pour un arabe, la probabilité est 7,7 fois plus élevée. Des chiffres corroborés par une autre enquête, menée en 2016 par le défenseur des droits Jacques Toubon. Une étude qui révèle que les personnes perçues comme noires ou arabes ont 20 fois plus de probabilités d'être contrôlées qu'une personne blanche.
Producteur / co-producteur |
Institut national de l'audiovisuel |
Générique | Rédacteurs en chef : Jérémie Gapin, Richard Poirot |