1962, l'Homme responsable de la catastrophe écologique
Lundi 6 mai 2019, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques rend son rapport. La responsabilité de l'Homme dans la 6ème extinction, ne fait plus débat. Mais saviez-vous que dans les années 60 des scientifiques, journalistes alertaient déjà ? Exemple avec cette archive de 1962. Lui c'est Nicolas Skrotzky...un journaliste scientifique. Et son cri d'alerte est terriblement actuel près de 60 ans plus tard ! "L'homme du XX siècle considère la planète Terre comme sa propriété exclusive." En 1962, il produit une émission consacrée aux conséquences des actions de l'homme sur la nature... L'homme de 1962 est particulièrement inconscient sur le résultat de ses actes vis-à-vis de l'équilibre de la nature. Un message qui ne résonne pas vraiment en 1962, alors que la société de consommation est à son apogée. Pourtant le journaliste est formel : il faut agir et vite : "Cette activité absolument exubérante extraordinaire de l'homme dans nos temps modernes avec le développement des industries et celui exponentiel de cette activité humaine, la pullulation humaine qui font que nos conditions de vie se modifient et qu'il faut prendre un certain nombre de décisions pour que cette vie humaine puisse continuer." Et déjà à l'époque, les scientifiques ont bien diagnostiqué les causes précises de cette course à la catastrophe. Déforestation, pollution, agriculture appauvrissant les sols, braconnage : "Les animaux aussi sont sa propriété, il peut les abattre comme il désire et il ne s'en prive pas." Pendant 40 minutes, des phrases choc et malheureusement prophétiques se succèdent : "La terre n'est pas comme nous l'avons cru un territoire infini doué de richesse illimitées que nous pouvons gâcher ou détruire à notre aise mais au contraire c'est un patrimoine que nous devons conserver qui est à notre mesure à notre dimension." Parmi les personnes interviewées, Louis Armand, haut fonctionnaire a peut-être la réponse : "Nous pensons que si la population en général était informée de ces dangers, il y aurait une prise de conscience de la population et qui orienterait les techniciens vers des solutions plus humaines." Mais la prise de conscience arrive un peu tard, selon l'ONU près d'un million d'espèces seraient menacées d'extinction dans les prochaines décennies.
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Générique | Rédacteurs en chef : Géraldine Cornet Lavau, Richard Poirot |