Travailleurs détachés, ces Hommes de l'ombre
[Autres génériques et descripteurs] : BASSE Paul (Redacteur) En France, il y avait 286 025 travailleurs détachés en 2015 ... Enfin, selon les chiffres officiels du ministère du travail. Ministère qui reconnaît lui-même que ce recensement est parcellaire car il ne concerne que les travailleurs détachés déclarés en bonne et due forme. De quoi alimenter la polémique autour de cette directive. Mais avant toute chose, qu'est-ce qu'un travailleur détaché ? Très critiquée, accusée de concurrence déloyale, les ministres européens du travail tentent de trouver un accord pour mieux encadrer cette directive. Les travailleurs détachés existent depuis 1996 en Europe, mais les polémiques ont débuté au milieu des années 2000 au moment où l'Union Européenne s'est élargie aux pays de l'Est. Une augmentation qui s'est vérifiée au fil des ans, d'après les chiffres de la direction générale du travail s'il y avait 7495 travailleurs détachés dans l'hexagone en 2000... c'est donc plus de 280 000 en 2015. Ils viennent en majorité de Pologne, du Portugal ou Mais ces recensements sont partiels. D'après un rapport du Sénat datant de 2013, entre 220 000 et 300 000 travailleurs détachés étaient hors radars à cette époque, pas déclarés comme tel. Autrement dit, ils travaillaient sur le sol français illégalement... Impossible donc de vérifier s'ils ont les accès aux droits sociaux et aux salaires de base prévus par la directive. Une situation dénoncée depuis plusieurs années. Ces fraudes engendrent une concurrence déloyale envers les entreprises respectant la loi et payant les salariés détachés comme des salariés français. Et les secteurs recrutant le plus sont le BTP, ou encore l'industrie. En 2006, des syndicats des Chantiers navals de Saint Nazaire alertaient sur les conditions de travail de leurs collègues Polonais Durant le quinquennat Hollande, l'arsenal répressif et les contrôles ont été renforcés, par les lois Savary, Macron et El Khomri. Les amendes pour les salariés détachés illégaux ont augmenté. Bilan, fin mars dernier, 33 chantiers ont été suspendus et les amendes s'élevaient à 5,4 millions d'euros. Emmanuel Macron veut aller encore plus loin en durcissant la directive au niveau européen. Mais les pays de l'Est restent réticents.
Producteur / co-producteur |
Institut national de l'audiovisuel |
Générique | Rédacteur en chef : Géraldine Cornet Lavau |