Dans les grands ensembles, une colère très ancienne
La colère a explosé dans les banlieues. Et derrière les images de violences ou de destructions, on retrouve souvent un même décor : des cités qui subissent depuis longtemps pauvreté, enclavement, ghettoïsation. A peine sortis de terre dans l'après-guerre, ces "grands ensembles" avaient très vite provoqué la colère de leurs habitants. Et la situation s'est ensuite envenimée. Pour tenter de comprendre la colère de la jeunesse des quartiers ou des cités, il faut remonter le temps. Dans l'après-guerre, la France traverse une grave crise du logement. A Nanterre par exemple, ce sont des bidonvilles qui accueillent les travailleurs immigrés. Alors on construit à la hâte des "grands ensembles". Ainsi qu'à Créteil ou à Grigny. Mais à peine quelques années plus tard, avec la crise économique des années 70, la situation sociale se dégrade dans les cités HLM. En 1973, le gouvernement interdit même l'édification de nouveaux grands ensembles : leurs défauts sautent aux yeux désormais. Problèmes avec la police Et les problèmes s'installent durablement : enclavement, manque de services publics, de transports, de perspectives. Dans la cité de la Grande Borne à Grigny, les habitants se plaignent... et partent quand ils le peuvent. Vivre dans les cités serait donc vivre une ségrégation sociale. Et dès les années 80 la violence explose, notamment dans ce quartier des Minguettes près de Lyon. Les médias s'emparent du sujet. Lors de ces émeutes déjà, les jeunes parlent de leurs problèmes avec la police. Comme si ces témoignages étaient contemporains.
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Institut national de l'audiovisuel |
Générique | Journaliste : Léo Brachet Producteur : Claire Mainfroy Rédacteur en chef : Géraldine Cornet Lavau |