Mikhaïl Gorbatchev, les derniers jours de l’URSS
Le 25 décembre 1991, le monde assiste en direct à la démission du président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. Près de 70 ans après sa création, l’URSS s’effondre à la stupéfaction générale. L’arrivée au pouvoir de ce nouveau dirigeant avait pourtant suscité un espoir de renouveau.
Dans les années 1980, le régime soviétique est à bout de souffle. Ces institutions rigides n’ont pas su évoluer et son modèle économique est en crise. La productivité est en berne, et les files d’attente s’allongent devant les magasins qui peinent à nourrir la population. Alors le 11 mars 1985 lorsque Mikhaïl Gorbatchev est nommé à la tête du parti communiste, un vent de changement souffle sur l’URSS. Originaire d’une famille paysanne du Caucase, Gorbatchev est un apparatchik, membre du parti communiste depuis 1952, il passe pour un modernisateur. Après deux décennies d’immobilisme politique, le nouveau dirigeant est déterminé à réformer le système et la population espère que cet homme énergique et moderne, saura les conduire vers des jours meilleurs. Sa nouvelle politique, qui veut concilier socialisme et démocratie, s’appuie sur deux mots d’ordre. La Perestroïka, une restructuration en profondeur du régime, et la Glasnost, une politique de transparence qui signe la fin de la censure. Il est désormais possible de critiquer le régime sans être emprisonné ou envoyé au Goulag.
Véritable révolution pour l’URSS, la politique de Mikhaïl Gorbatchev vient également bouleverser l’ordre mondial. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, symbole de la guerre Froide, s’effondre sous les coups de pioche de milliers d’Allemands. Gorbatchev laisse faire. Alors que le monde est divisé en deux blocs hostiles depuis près de 45 ans, le dirigeant soviétique veut pacifier les relations entre l’Est et l’Ouest et cesser la course à l’armement. Le 3 décembre 1989, Mikhaïl Gorbatchev et le président américain George Bush proclament officiellement la fin de la guerre Froide. Un an plus tard, grâce à cette résolution pacifique du conflit, le dirigeant soviétique reçoit le prix Nobel de la paix.
Mais si l’homme providentiel est encensé à l’Ouest, en Russie les critiques s’abattent sur lui. Accusé de fragiliser le régime et de précipiter sa chute. Malgré les efforts de Gorbatchev pour restructurer le système, la Perestroïka est un échec. Les réformes ne parviennent pas à redresser l’économie, et les nombreuses failles du régime, hier dissimulées par le secret, le mensonge d’état, sont révélées par la Glasnost.
Le 19 août 1991, les conservateurs communistes tentent de prendre le pouvoir. Face à ce coup d’état, le président russe Boris Eltsine, élu quelques mois auparavant, lors de la première élection présidentielle du pays, appelle la population à ne pas céder aux putschistes. Le putsch échoue, mais pour l’URSS le coup est fatal. Dans les mois qui suivent, les républiques soviétiques proclament une à une leur indépendance. Et le 8 décembre 1991, l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie annoncent la dislocation de l’URSS. Mikhaïl Gorbatchev, l’homme qui voulait sauver le régime soviétique, est devenu malgré lui le fossoyeur de l’URSS.
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