Débat : Valéry Giscard d'Estaing / François Mitterrand

A cinq jours du second tour, les deux candidats à l'élection présidentielle, François MITTERRAND (candidat PS) et le Président de la République Valéry GISCARD D'ESTAING (candidat UDF), ont accepté de débattre entre les deux tours du scrutin. Ce débat télévisé est présenté par Michèle COTTA et Jean BOISSONNAT. Valery GISCARD D'ESTAING attaque son adversaire sur l'arrivée des communistes au gouvernement et sur sa notion de rassemblement : "une nébuleuse avec un noyau central". François MITTERRAND réplique en s'en prenant au bilan politique du président sortant : "un conducteur qui vient de verser sa voiture dans le fossé, et qui viendrait me demander de repasser mon permis". Valéry GISCARD D'ESTAING commence le débat en affirmant son respect de la constitution : au contraire, s'il est élu, MITTERRAND sera dans l'illégalité jusqu'aux législatives que le PS ne remportera pas forcément, de plus il devra gouverner avec le PC. MITTERRAND constate l'échec de la majorité sortante, rappelle que c'est l'électeur qui choisira l'assemblée et que le PC ne doit pas être exclu de la vie nationale. Valéry GISCARD D'ESTAING fait un bilan satisfait de son septennat : bon comportement devant la crise mondiale, l'inflation et le chômage. Valéry GISCARD D'ESTAING critique le programme socialiste : nationalisations, bureaucratisation, fiscalité, politique énergétique, MITTERRAND répond. Ensuite, chaque candidat expose sa politique extérieure : Europe, Est-Ouest, Afrique. Valéry GISCARD D'ESTAING met en garde les Français contre leur goût du changement et affirme que lui-même est mieux armé qu'il y a 7 ans pour conduire la France. François MITTERRAND rétorque et expose les idées de la gauche sur le tiers-monde, la politique du possible, etc. Plusieurs petites phrases jalonnent le débat : MITTERRAND : "vous vous êtes toujours trompé". Valéry GISCARD D'ESTAING : "vous gérez le ministère de la parole, moi j'ai géré la France". MITTERRAND : "vous ne voulez pas parler du passé parce que vous êtes l'homme du passif", "vous n'êtes pas mon professeur, je ne suis pas votre élève", "vous contestez mon permis de conduire alors que votre voiture a versé dans le fossé".