GASTON DEFFERRE
Discours de GASTON DEFFERRE, candidat socialiste à la présidence de laRépublique. - GASTON DEFFERRE a repris certains arguments développés le matin même à la radio et concernant le rôle du service d'action civique des comités de défense de la République, le statut de l'ORTF il a ajouté à ce sujet :"Est-ce que M. POMPIDOU qui a pris la responsabilité de congédier les journalistes de l'ORTF qui n'avaient commis une faute que de vouloir donner une information complète et objective et qui les a poursuivis de sa haine jusqu'à essayer d'empêcher que d'autres radios d'autres télévisions de langue française comme la radio et la télévision belge ou luxembourgeoise ou Suisse ne les embauche ? Est-ce que M. POMPIDOU est prêt à obtenir ou à décider à faire décider à demander en tout cas leur réintégration ?" - Le candidat socialiste s'est référé aux sondages d'opinions et a déclaré : "la plupart des candidatsont vu leur score ou les prévisions évoluer au cours de la campagne électorale M. POMPIDOU a lentement, mais régulièrement régressé depuis le début de la campagne électorale, malgrè ses déplacements en province dans ces Mystère-20 dont il dispose ces hélicoptères qui sont mis à sa disposition cette équipe de l'ORTF qui déléguée de PARIS, le suit partout pour le filmer et répercuter le moindre propos qu'il peut tenir. J'ajoute que tous les suffrages qui se porteront sur notre nom sur notre candidature auront une signification politique au premier tour. Cela signifiera que les Français entendent que soit établie dans ce pays une démocratie de caractère socialiste une démocratie de progrès et de justice sociale et cela est très important pour l'avenir de notre pays". - M. DEFFERRE a été conduit à rappeler qu'il avait envisagé de s'effacer devant un candidat unique de la gauche, qui aurait été M. MENDES FRANCE ce dernier aurait expliqué que s'il avait participé au meeting de CHARLETY, pendant les évènements du printemps 1968, c'était pour opposer avec d'autres le langage de la main tendue et de la compréhension à la volonté manifestée par le Gouvernement de mater la jeunesse. - Il a déclaré : "j'y suis allé je vous le répète, je n'étais pas d'accord avec tout ce qui s'est dit, la meilleure preuve c'est que pas un instant je n'ai pensé à prendre la parole mais je voulait être là, je voulait être témoin et je voulais si un grand malheur devait arriver essayer d'être là pour peut-être contribuer à éviter le pire(...) Eh bien, finalement le Gouvernement a eu la sagesse, ce jour là de retirer les forces de police et il n'y a pas eu la moindre violence, il n'y apas eu une goutte de sang versé ce jour-là. Ca prouve bien que ce n'est pas par la force qu'on met fin à un drame de ce genre et que c'est au contraire par la compréhension et en permettant aux jeunes de s'exprimer. Je ne regrette pas d'avoir été si près d'eux ce jour-là même si je n'étais pas d'accord avec tout ce qu'ils disaient." - M. DEFFERRE a conclu l'entretien en déclarant : "Je crois qu'il serait très grave, on peut presque dire dramatique, pour notre pays si l'alternative que nous offrons PIERRE MENDES FRANCE et moi, de ce socialisme qui conjugue la démocratie politique et la démocratie économique, ne l'emportait pas si nous étions battus, si nous étions en quelque sorte écrasés entre la droite et le communisme si alors, la seule chance qui restait à ce socialisme était soit d'être absorbé par la droite conservatrice soit de devenir un satellite du parti communiste. Ce que nous offrons électeurs, électrices vous auditeurs, vous auditrices, de la télévision qui nous écoutez aujourd'hui je vous le dis, en faisant appel à votre raison et à votre coeur c'est une chance pour l'avenir de notre pays que vous ne devez pas laissez passer".
Producteur / co-producteur |
Office national de radiodiffusion télévision française |
Générique | Participant : Gaston Defferre |