Discours du général de Gaulle au parlement Britannique
Du 5 au 8 avril 1960, le Général est en voyage officiel en GRANDE BRETAGNE. Le 7 avril, il est reçu à WESTMINSTER HALL, à LONDRES, par les membres du PARLEMENT britannique. - Discours en anglais (trad off) du Speaker de la Chambre des Communes, Sir Harry HYLTON-FOSTER (perruqué). - Réponse de DE GAULLE (debout, en civil) : après les remerciements d'usage, il rappelle sa précédente visite, pendant la guerre; il se souvient des sacrifices, des angoisses, des larmes du peuple britannique et rend hommage à Winston CHURCHILL malgré les désaccords de 1944. Après ce rappel historique, de Gaulle s'attarde sur la qualité des institutions britanniques : "... Mais, dans votre réussite, pour combien a compté aussi la valeur de vos institutions ! Aux pires moments, qui donc contesta chez vous la légitimité et l'autorité de l'Etat ? Aujourd'hui, à Westminster, laissez-moi rendre à l'Angleterre le témoignage qui lui est dû, à cet égard, comme à d'autres. Sûrs de vous-mêmes, sans presque en avoir l'air, vous pratiquez, dans la liberté, un régime solide et stable. Si fortes sont chez vous, dans le domaine politique, la tradition, la loyauté, la règle du jeu, que votre Gouvernement est tout naturellement doté de cohésion et de durée; que votre Parlement a, au long de chaque législature, une majorité assurée; que ce gouvernement et cette majorité sont accordés en permanence; bref, que vos pouvoirs exécutif et législatif s'équilibrent et collaborent en quelque sorte par définition. Quoique vous ayez, depuis 1940, subi les vicissitudes les plus rudes de votre Histoire, 4 hommes d'Etat seulement, mes amis : Sir W. Churchill, Lord Attlee, Sir A. Eden et M. H. Mac Millan, ont conduit vos affaires... Ainsi, dépourvus de textes constitutionnels minutieusement agencés, mais en vertu d'un irrécusable consentement général, trouvez-vous le moyen d'assurer, en chaque occasion, le bon rendement de la démocratie, sans encourir, cependant, ni l'excessive critique des ambitieux, ni le blâme sourcilleux des juristes. Eh bien ! Je vous le déclare, cette Angleterre qui se tient en ordre, tout en pratiquant le respect de la liberté de tous, inspire confiance à la France..." Le Général évoque ensuite le problème de la limitation et du contrôle des armements "de l'un et l'autre camp". Il répète que la France serait "heureuse d'arrêter les expériences et les réalisations qu'elle entreprend... dès lors que ceux-ci cesseraient d'en disposer". Enfin, il souhaite la paix mais est persuadé qu'elle restera "précaire tant que 2 milliards d'hommes demeureront plongés dans la misère..." Pour conclure, le Général se sent, au nom de la France, "côte à côte" avec l'Angleterre à peu de semaines du Sommet de Paris : "Quels pays, autant que les nôtres, ont, au-dessus de leurs divergences, des buts qui soient ressemblants ? Quels peuples savent, mieux que la France et la Grande Bretagne, que rien ne sauvera le monde, sinon ce dont elles sont, par excellence capables : la sagesse et la fermeté ? ". - Le Général se rassoit sous les applaudissements. - Il se lève de nouveau pour écouter la "Marseillaise" et le "God save the Queen". - De Gaulle quitte la salle.
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