Discours de Monsieur Michel Debré à Alger
Discours du Premier ministre, Michel DEBRÉ, à l'occasion de son voyage en Algérie entre le 11 et le 13 avril 1960. - PR Michel DEBRE parlant derrière deux micros siglés RTF : "Il est en France une autorité (...) qui donne à la France une figure nouvelle, c'est celle du général de Gaulle (...) La France a repris un prestige dans le monde (...) chacun le voit, chacun le sent, en France comme hors de France. C'est dans ce contexte nouveau que se situe le problème majeur, l'Algérie. Il fallait avant toute chose préciser une politique (...) et s'y tenir. C'est ce qui a été fait clairement le 16 septembre et depuis lors. Ce jour-là, (...) la France a déclaré solennellement qu'elle luttait d'abord pour pacifier (...), ensuite pour établir un régime neuf. Il appartiendra à tous les enfants de cette terre d'en déterminer les principes par un libre choix : l'autodétermination (...). Dans l'idée même de France, de nation française palpite cette haute notion (il fait un lapsus et dit nation) de liberté (...) la politique (...) doit assurer la dignité de tous les hommes par la libre expression de leur volonté. (...) La France n'impose pas son pouvoir, ne maintient pas son autorité par la violence. La France n'exige pas qu'on soit Français par coercition, c'est sa grandeur. (...) Derrière ceux qui se sont révoltés (...) nous voyons clairement des ambitions étrangères (...) Ce sont toutes ces ambitions qui sont la cause de la prolongation des combats. La France qui, elle, pense à l'Algérie, peut à la face du monde faire appel à l'autodéterminaation. (...) Il n'y a pas, il n'y aura pas d'abandon. Dans l'hypothèse, incroyable, désastreux, où une majorité en Algérie se déterminerait pour une sécession, on ne peut pas enlever, on n'enlèvera pas aux Algériens ni la possibilité de vivre Français ni la qualité d'être citoyen français en Algérie. La sécession, c'est le partage, les principes (...) ne permettent pas qu'il en soit autrement. L'Algérie reste avec la France. (...) Alors, hommes et femmes, choisiront selon quelles institutions, quelles règles, l'union demeurera entre les deux rives qui ne peuvent être séparées. En attendant, pacifions et construisons. L'armée de la France continuera sa tâche (...) Hommage à ses chefs, à ses cadres, à ses hommes, aux fils de la métropole, de l'Algérie, musulmans comme européens, à leurs combats, à leurs sacrifices, à leur oeuvre de paix. A tout moment, nous acceptons de répondre au cessez-le-feu et, demain comme hier, nous assurons aux combattants (...) toutes les garanties que le général de Gaulle a défini. Mais nous n'attendons pas, nous continuons à pacifier et nous savons que nous avons raison de continuer et tous les Algériens savent que nous avons raison de continuer."
Producteur / co-producteur |
Radiodiffusion Télévision Française, Télévision Alger |
Générique | Participant : Michel Debré |