Naissance d'un bébé génétiquement sélectionné grâce au diagnostic préimplantatoire

VALENTIN, le premier bébé sélectionné génétiquement vient de naître avant-hier à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), grâce au diagnostic préimplantatoire (DPI). Ce procédé de sélection d'embryons permet aux parents porteurs d'une maladie génétique grave de ne pas la transmettre à leur enfant. Déjà pratiqué aux Etats-Unis et dans plusieurs pays d'Europe, le diagnostic préimplantatoire a permis à Valentin de naître sans la maladie génétique grave qui atteint le foie et dont souffraient ses trois frères et soeurs.L'embryon indemne du gène de la maladie a été réimplanté dans l'utérus de sa mèreArnold MUNNICH, généticien INSERM à l'hôpital Necker à Paris : "c'est la seule possibilité qui était offerte à ces couples pour ne pas vivre à nouveau la souffrance d'une interruption médicale de grossesse."C'est un espoir pour de nombreux couples atteints de maladies génétiques, mais si la loi sur la bioéthique de1994 exige des garanties. Il s'agit de soigner et non de choisir le sexe de l'enfant.René FRYDMAN, chef du service gynécologie-obstétrique de l'hôpital Béclère : "malheureusement cela nous a fait prendre un retard qui a nécessité de convaincre les parlementaires de donner l'autorisation dans des indications précises et dans un cadre délimité à ce qu'il y ait une réponse en France aux couples qui souffraient de ce risque."La loi de 94 veut éviter les dérives, même si elle peut s'assouplir.Jean François MATTEI, généticien, président du groupe Démocratie Libérale : "nous ne sommes pas dans de la prestation de service, il s'agit bien d'un enfant à naître. Donc se sont des mesures législatives qui s'imposent et à cet égard nos lois de bioéthique doivent évoluer, être revues régulièrement. Il est urgent de revoir le texte de 94 qu'on aurait déjà dû rediscuter en 99."Il existe désormais en France trois centres de diagnostic préimplantatoire permettant le traitement d'une quizaine de maladies génétiques transmissibles.