Déclaration François Mitterrand

En direct de la mairie de Château Chinon, déclaration de François MITTERRAND réélu président de la République. A 20H40 : François MITTERRAND monte l'escalier de la mairie au milieu de la bousculade. A 20H50 : le président lit sa déclaration (la foule dans la mairie crie "président Mitterrand") : "Mes chers compatriotes, les résultats connus, à l'heure où je m'exprime, m'apprennent que vous avez choisi de m'accorder votre confiance. Je continuerai donc d'exercer la mission dont j'ai déjà pu éprouver pendant 7 ans la grandeur et le poids mais qui, renouvelée, m'oblige plus encore à faire ce que je dois pour rassembler les Français qui le voudront. J'agirai, c'est bien le moins, dans la fidélité aux principes de la République. La liberté, l'égalité et le respect des autres, refus des exclusions, qu'on nomme aussi fraternité, n'ont pas fini d'entretenir l'espérance des hommes. Il y a trop d'angoisse, trop de difficultés, trop d'incertitudes pour trop des nôtres dans notre société pour que nous oubliions que notre premier devoir est celui de la solidarité nationale. Chacun selon ses moyens, pour concourir au bien de tous... c'est dans la cohésion sociale que réside la capacité de la France à faire rayonner à travers le monde, et d'abord dans l'Europe à construire, son économie, sa technologie, sa culture, bref son génie. Mais tout commence par la jeunesse. Voilà notre ressource la plus sûre. Je veux consacrer le principal de notre effort à lui procurer l'égalité des chances par l'école, par la formation de l'esprit et des mains aux métiers qui placeront enfin le plus grand nombre de nos entreprises dans la grande compétition moderne avec les atouts pour gagner... je servirai... le développement des pays pauvres, le désarmement et la paix. Et sans plus tarder, car l'urgence est là, j'entends que le gouvernement qui sera bientôt mis en place recherche dès les prochains jours, en métropole, en métropole et outre-mer, les apaisements et les dialogues nécessaires... à chacune et chacun d'entre vous, quelles qu'aient été ses préférences, j'adresse un salut fraternel... Comment vous dire les sentiments qui sont les miens?... Aimons la France et servons-la..." Apllaudissements dans la salle.Une jeune femme monte sur la table placée devant François MITTERRAND et l'embrasse.