Tchernobyl et la Corse

Depuis quinze jours, le nom de la localité soviétique de Tchernobyl est au centre de l'actualité. Une polémique s'est ouverte sur les taux de radiation constatés sur le territoire français. Le 10 mai 1986, sur le plateau du JT de 13h de TF1, Pierre Pellerin, directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), révèle que, contrairement à ce qui avait été annoncé quelques jours plus tôt, le nuage radioactif avait également touché la France. A l'aide de cartes, il montre l'évolution des taux de radioactivité au fil des jours sur l'ensemble du territoire : une légère augmentation a été constatée en Corse, suivie d'une forte hausse dans le Sud Est. Monique SENE, physicienne au CNRS, dénonce la révélation tardive de ces informations. En Italie en revanche, la réalité du nuage radioactif n'a jamais été niée. Le présentateur du JT de la RAI, Maurizio Vallone, dresse même la liste des produits impropres à la consommation. Des cartes sont publiées dans la presse nationale française précisant le taux de radioactivité quotidiennement relevé sur le territoire. La Corse n'y figure pas : le SCPRI n'a diffusé aucune information sur l'île. Des prélèvements y sont pourtant effectués grâce à des radiamètres. Jean-Christian Maury, de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales, indique les modalités des contrôles réalisés en Corse : les analyses sont réalisées à Paris. Un résumé est ensuite retourné.Les chiffres communiqués publiquement par le Ministère de la Santé sur le Sud Est ne donnent aucune précision concernant la Corse, attendu qu'il s'agit d'une moyenne.