24 mars 1999 : il est 11 heures lorsqu'un poids lourd belge chargé de farine et de margarine prend feu quasiment au milieu du tunnel du Mont-Blanc. En quelques minutes, l'ouvrage est envahi par la fumée. Les équipes de secours sont bloquées et ne parviennent pas à atteindre le foyer.
26 mars 1999 : le feu est maîtrisé. Les sauveteurs découvrent une trentaine de véhicules, camions, voitures et deux-roues calcinés.
Messe du souvenir, avril 1999
6 juillet 1999 : le bilan définitif est lourd : 39 personnes ont péri dans l'incendie. Le rapport d'enquête met l'accent sur les problèmes de ventilation de ce tunnel âgé de près de 35 ans. Le document pointe également l'erreur des responsables italiens qui ont fait insuffler de l'air frais au lieu d'extraire les fumées.
Bilan et responsabilités, juillet 1999
12 octobre 1999 : le chauffeur, du camion belge qui avait pris feu, Gilbert Degrave, est mis en examen pour "homicides involontaires".
Mise en examen du chauffeur du camion, octobre 1999
La reconstitution de la catastrophe a lieu dans les jours qui suivent.
Reconstitution de la catastrophe, 30 octobre 1999
Juillet 2000 : les travaux de reconstruction et de mise aux nouvelles normes de sécurité débutent côté italien. Il faut attendre octobre côté français.
Décontamination du tunnel, juillet 2000
Octobre 2000 : le régulateur du tunnel est mis en examen pour "homicides involontaires" . L'enquête montre un manque de modernisation des installations de sécurité et un laisser-aller au sein de l'équipe chargée de la surveillance.
Mise en examen du régulateur, 20 octobre 2000
9 mars 2002 : réouverture du tunnel aux véhicules légers. Les opposants aux poids lourds manifestent mais le trafic des camions est rétabli le 25 juin de la même année.
Réouverture du tunnel, mars 2002
31 janvier 2005 : le procès en première instance s'ouvre à Bonneville. 16 personnes, 12 physiques et 4 morales, comparaissent pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ».
Procès du tunnel du Mont-Blanc, janvier 2005
27 juillet 2005 : le tribunal correctionnel de Bonneville rend son verdict. Les peines sont sévères. Le responsable de la sécurité du tunnel Gérard Roncoli écope de 30 mois d'emprisonnement dont 6 ferme. 2 ans de prison avec sursis pour l'ex-président de la société du tunnel du Mont-Blanc, Rémy Chardon, ainsi que pour les directeurs d'exploitation français et italien. 16 mois de prison avec sursis pour le régulateur et le maire de Chamonix Michel Charlet. Le chauffeur du camion, Gilbert Degrave, écope quant à lui de 4 mois avec sursis. A l'issue du verdict, les familles des victimes sont soulagées.
Verdict du procès, juillet 2005
Epilogue
L'accord financier, accepté par toutes les familles, intervient le 25 mars 2006. Il porte sur 13,5 millions d'euros à répartir entre les 238 ayants droit, en plus des 13,5 millions déjà versés aux familles par la société italienne SITMB, à l'amiable, le 1er mars 2005.
Après un procès en appel, la condamnation de Gérard Roncoli est confirmée le 9 mars 2007. Le maire de Chamonix est relaxé.
Voilà l'histoire d'un drame. L'origine ? Un tunnel conçu dans les années 60. Un tunnel qui a peu évolué : du matériel vétuste, des équipes de secours insuffisantes, mal formées. Et pourtant
Pourtant, l'ouvrage est très rentable !
Dix ans après cette catastrophe, plus d'une quarantaine de tunnels sont encore aujourd'hui classés dangereux. Parmi eux, ceux de La Défense, du Fréjus, ou bien encore des Tuileries ou des Halles
Pas des moindres !
Pour aller plus loin
Historique du tunnel du Mont-Blanc