« Janvier, premier mois de l'année, doit son nom à Janus roi du Latium. En 1564, une ordonnance fixa le commencement de l'année au 1er janvier. De nombreuses fêtes en ce mois de 31 jours. » Qui a dit qu'après les fêtes de fin d'année le mois de janvier signifiait la fin des réjouissances ? Dans l'archive de 1959 en tête d'article, « Magazine féminin », émission à destination des ménagères, examinait ainsi les traditions du premier mois de l'année à ne pas manquer. Certaines ont encore court de nos jours, d'autres peuvent être plus obscures pour le spectateur contemporain.
Épiphanie et saison du blanc
Si les galettes des rois sont parfois en vente dès le premier de l'an dans les commerces de bouche français, c'est en réalité le 6 janvier qu'à lieu « l'épiphanie, ou adoration des mages, ou plus simplement la fête des rois, rappelle l'archive, Fête des rois que nous célébrerons en mangeant une galette ou un pain brioché selon la région où nous sommes. » Le commentaire laissait ensuite place à une illustration de cette tradition où celui ou celle qui trouve une fève dans sa part de gâteau est couronné.
En mois de janvier également, « la grande saison de blanc bat son plein. » Le blanc, c'est-à-dire le linge (autrefois plutôt blanc), faisait alors l'objet de promotions. Une aubaine pour se fournir en nappes, draps et torchons pour toute la maison. Le commentaire notait cependant que déjà : « la grande saison de blanc qui du reste n'a plus de blanc que son nom. Vos draps sont roses, vos nappes arc-en-ciel, quant à vos torchons, ils deviennent de vraies images d’Épinal. » Sur les images en noir et blanc, des tissus aux teintes variées et dessins originaux étaient présentés.
Grippe et vacances à la neige
Sur les images, les pages du calendrier tournaient et déjà, le 10 janvier, il fallait fêter Saint-Guillaume. À la mi-janvier, « le 15, triste fête. C'est le terme, attention majoration de vos loyers » alertait la journaliste. Et puis, c'était déjà les vacances, à la Saint-Marcel, « grand rush des citoyens vers les pentes neigeuses. » Et d'ajouter, en prévention : « N'oubliez rien, vos moufles, imperméables, vos crèmes protectrices contre le froid et les coups de soleil. »
Après les fêtes religieuses et commerciales, le commentaire ironisait sur la traditionnelle épidémie de grippe : « Le 19, Sainte-Germaine. Janvier est le mois de l'épidémie annuelle de grippe, au nom de généralement étranger, ce qui permet à ce qui ne vont pas à la neige d'avoir la sensation de voyager. Achetez quand même des tisanes. »
Ragoût d'oie et endives
Place aux plats de saison et aux bons plans pour cuisiner en janvier : « Le 22, Saint-Vincent, fête des vignerons. Le 23, Saint-Rémond. En ce mois, vous préférerez les plats cuisinés : les dindes auront baissé, les ragoûts d'oie avec des navets ou des marrons seront très appréciés, la choucroute également. Coté légume, toujours les mêmes : endives, choux de Bruxelles. Les fruits secs, pruneaux, abricots et figues feront d'excellentes compotes. » Les recommandations s’amoncelaient : « Nous vous conseillons également d'avoir une provision de légumes secs chez vous. Les salades seront chères, mais les œufs, eux par contre, commencent à baisser. »
« Les jours augmentent de 1 heure 6, mais les veillées seront longues quand même et vous permettrons de lire les nombreux prix littéraires distribués fin 1958 en toute hâte. » Janvier, mois du froid et de l'ennui ? Au contraire, donc, selon cette archive, il est un mois de réjouissance, de bons plats et de veillées au chaud. Du moins, en 1959.
