De 1925 à 1934, le symbole de Paris était aussi l'un des plus grands panneaux publicitaires du monde. Dès son inauguration en 1989, la tour Eiffel est en partie illuminée la nuit. D'abord avec des lampes à gaz, puis des ampoules électriques dès 1900. Mais rien de comparable à l'illumination de 1925.
Cette année-là, l'Exposition internationale des arts décoratifs, qui anime Paris depuis le mois de mai, fait appel à l’ingénieur électricien Fernando Jacopozzi, surnommé le magicien de la lumière. Dans le montage d'archives en tête d'article, sa petite fille Véronique Tessier-Huort Jacopozzi raconte la naissance d'un spectacle lumineux.
Le spectacle a son concepteur, mais il lui faut un moyen de le financer. Jacopozzi propose le projet à de riches commerçants et industriels, dont André Citroen. Il entend faire briller son nom sur trois des quatre faces de la tour Eiffel avec des lettres lumineuses de 30 m de haut.
Après 15 jours de conception, Jacopozzi lance le chantier. Le travail est pharaonique. Au compteur : 250 000 ampoules et 600 kilomètres de câbles électriques.
Une installation de publicité en débat
L'installation prend seulement deux mois. Mais pendant ce temps, la tension monte autour du projet. Le journal Le Siècle s'inquiète de voir la capitale enlaidie par la publicité. Tandis que Le Soir dénonce l'accaparement de la Tour par l'industriel.
Or Gustave Eiffel, mort en 1923, n'est plus là pour défendre sa création. Et le soir du 4 juillet 1925, la tour s'illumine enfin devant une foule amassée sur le Champ-de-Mars pour l'occasion. Le spectacle dure 45 secondes, mais il n'en faut pas moins pour conquérir le cœur des Parisiens : le lendemain, la presse salue le tour de force.
L'illumination fait connaître la tour Eiffel dans le monde entier. L’éclairage va rester en place pendant près de 10 ans, renouvelant le spectacle un soir par semaine.