L'actualité :
Jusqu'au mois de juillet 2022, la Cinémathèque française consacre une exposition à Romy Schneider décédée en pleine gloire, à 43 ans, en 1982.
L'archive :
L'archive présentée en tête d'article est une interview de la comédienne alors qu'elle tournait L'Important, c'est d'aimer, d'Andrezj Zulawski. Ce 12 février 1975, la journaliste France Roche s'était rendue sur le plateau, entre deux scènes, Romy Schneider avait accepté de répondre à quelques questions avec gentillesse. Elle incarnait le rôle d'une actrice ratée, l'occasion pour elle d'évoquer la place du cinéma dans sa propre vie.
Zulawski lui avait confié un rôle de composition, France Roche la présentant d'emblée comme « la comédienne la plus demandée et la plus payée du cinéma français ». Elle lui demandait comment elle avait abordé ce rôle aux antipodes de sa carrière. La comédienne lui répondait que ce rôle n'était pas si éloigné d'elle : « Il y a ¾ de ce personnage qui se sépare complètement de moi-même et ¼ qui se rapproche de moi-même », précisait-elle.
Elle racontait d'ailleurs qu'elle avait puisé dans des émotions ressenties à ses débuts, une époque où elle avait connu deux années compliquées : « On commence à se poser des questions. On a beaucoup moins confiance en soi-même. On a peur. On est très angoissé. Et on se dit : on ne veut plus de toi. Qu'est-ce qu'il faut faire ? »
Une peur d'autant plus cruelle que le cinéma prenait déjà à cette époque une grande place dans sa vie. Pour elle, le Septième Art, c'était presque « un vice, une passion telle ». Elle ajoutait, « je ne pourrais jamais faire autre chose ». Quant à l'avenir, elle confiait espérer savoir « arrêter au moment juste » et souhaitait « Ne pas continuer quand vraiment rien ne va plus, et quand on n'a plus rien à donner. »
La vidéo bonus :
Romy Schneider sur sa carrière d'actrice
1974 - 02:58 - vidéo
Quelques mois plus tôt, en 1974, sur ce même tournage, la comédienne avait été interrogée par Claude Couderc sur son statut de star. Un statut qu'elle rejetait et qui « l'emmerdait ».