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Les Rolling Stones : plus de 60 ans de carrière !

Les Rolling Stones : plus de 60 ans de carrière !

Le nouvel album des Rolling Stones, Hackney Diamonds, est sorti le 20 octobre. C'est le 24e disque des rockeurs octogénaires, toujours aussi énergiques et enthousiastes. Découvrez une rétrospective de leur carrière, débutée par un premier concert, le 12 juillet 1962 au Marquee, un club rock londonien.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 12.04.2008 - Mis à jour le 20.10.2023
Keith Richards et Mick Jagger à Londres - 1968 - 08:23 - vidéo
 

L'ACTU.

Les Rolling Stones ont choisi le 20 octobre pour sortir leur 24e album. Un disque particulier, car c'est le premier sans le batteur Charlie Watts, décédé en aout 2021. C'est aussi leur premier disque de chansons originales depuis 18 ans, et leur A Bigger Bang paru en 2005. Mick Jagger, 80 ans et Keith Richards, qui rejoindra le club des octogénaires le 18 décembre, semblent ne rien avoir perdu de leur énergie. Rien ne semble freiner ces « pierres qui roulent » depuis plus de 60 ans.

LES ARCHIVES.

Qualifié de « plus grand groupe du rock au monde », pour certains, les Stones ont régulièrement accaparé le devant de la scène. Car l'histoire des Rolling Stones, c'est une histoire d'amitié. Keith Richards et Mick Jagger se connaissent depuis l'école maternelle. La musique était leur seule échappatoire d'une vie de famille pesante. Ensemble, ils collectionnent les disques de blues. En 1962, ils rencontrent un jeune guitariste nommé Brian Jones. Son inventivité et son côté rebelle les séduisent. Le blondinet devient la tête pensante du groupe, l'artisan de nouvelles rencontres : d'abord celle d'Ian Stewart, pianiste, puis celle de Charlie Watts (batteur) et Bill Wyman (bassiste). Les Rolling Stones sont nés. Il ne leur manque plus qu'un manager : Andrew Long Oldham remplira ce rôle.

Son premier geste : placer Ian Stewart en marge du groupe, dans l'ombre. Son look de garçon de bonne famille ne convient pas à l'image sulfureuse que doivent communiquer les autres membres. Dans les années 1960, les Beatles raflent tout. Il faut alors être différent d'eux. Les Stones seront un instrument de provocation et d'agitation culturelle dans une Angleterre un peu trop puritaine. C'est ce que Mick Jagger et Keith Richards racontent dans la longue archive de huit minutes tournée à Paris en novembre 1968. Boycott du traditionnel costume-cravate, mais chevelures excentriques : ils défraient la chronique et seront traités de « brebis galeuses », Keith Richards sera même incarcéré ! Leur concurrence avec les Beatles est aussi évoquée dans cet étonnant reportage. Il se poursuit par des images du tournage de One + One, film dirigé par Jean-Luc Godard mettant en scène les Stones. Mick Jagger, est interviewé pendant qu'il se fait coiffer pour les besoins du film et plaisante sur l'ambiance anarchiste qui règne alors en Angleterre. Il évoque aussi le tournage très raide et le peu d'échanges avec le réalisateur français. On aperçoit la Rolls blanche prêtée par John Lennon. En français, il répond à des questions sur Ravi Shankar (un maître du sitar indien) qui aurait influencé la musique pop, notamment celle des Beatles, mais pas la sienne.

En 1966, les Rolling Stones étaient venus à Paris, l'archive ci-dessous est une courte interview du groupe réalisée à cette occasion (une partie du reportage est muette).

Les Rolling Stones à Paris
1966 - 01:45 - vidéo

En 1970, les Anglais donnent un concert au Palais des sports à Paris. Dans la salle le public est déchaîné ! La télé a immortalisé ces images...

Les Rolling Stones à Paris
1970 - 01:32 - vidéo

Créativité et descente aux enfers

Côté musique, Andrew Long Oldham oblige Mick Jagger et Keith Richards à travailler ensemble en tant que compositeurs, à l'image de John Lennon et Paul Mc Cartney. C'est alors que leur carrière décolle : (I can't get no) Satisfaction devient l'emblème de toute une époque.

Dans leurs morceaux suivants, les Stones repoussent un peu plus loin les limites. Ils se créent un univers ténébreux aux influences psychédéliques et aux sonorités indiennes : avec un sitar sur Paint it, black, un dulcimer sur Lady Jane ou des marimbas de Under my thumb. Ils réinventent la musique et ils le savent.

Brian Jones, talentueux multi-instrumentaliste, n'y est pas pour rien. Mais le jeune homme souffre d'un véritable mal-être et malgré le génie de ses innovations, il demeure instable et torturé. Alors que le mouvement hippie explose en 1967, le groupe semble entamer une descente aux enfers : consommations excessives de drogues, peines de prison (évoquée dans l'archive en tête d'article), mort de Brian Jones, catastrophe d'Altamont : en 1969, lors d'un concert des Stones, un spectateur noir est retrouvé assassiné dans le public. Cet épisode marque la fin du mouvement pacifiste hippie.

L'archive ci-dessous date de février 1971. Patrice Blanc-Francard s'entretient (essentiellement en français) avec Mick Jagger dans sa chambre d'hôtel à Paris. Le chanteur évoque successivement le public français, la violence, l'ambiance londonienne, l'image sulfureuse du groupe, son refus d'être considéré comme un symbole, sa responsabilité à l'égard des jeunes. Il revient longuement sur l'incident du concert d'Altamont, sa musique, la politique et John Lennon.

Mick Jagger à propos des Rolling Stones
1971 - 08:41 - vidéo

Malgré ces dérapages, la période entre 1968-1975 est considérée comme la plus créatrice du groupe. Elle coïncide avec l'arrivée du guitariste Mick Taylor. Gimme shelter ou You can't always get what you want sont les premiers morceaux auxquels il participe. Et ils sont devenus des classiques.

Octobre 1973, suite à la condamnation de Keith Richards par le tribunal de Nice pour usage de stupéfiants, les Rolling Stones peuvent revenir sur le sol français. Ce sujet de 20 heures de TF1 revient sur ce retour très attendu, avec une interview en français de Mick Jagger à propos de leurs concerts et de leur éventuelle tournée en Russie.

Les Rolling Stones
1973 - 04:29 - vidéo

Les Rolling Stones entament alors une nouvelle mue. Habitués à des tournées de plus en plus colossales, ils signent deux albums de référence dans l'histoire du rock : Sticky fingers en 1971 puis Exile on main street un an plus tard.

En 1976, ils annoncent le départ de Mick Taylor : Ron Wood le remplacera. Ils trouvent le rythme et le style qui leur conviennent encore actuellement. Ils sortent un tube de temps en temps (Miss you, Start me up, etc.). Leurs albums ne sont plus salués par la critique, mais leurs fans sont toujours aussi fidèles. Le groupe reste champion des ventes de disques et des tournées pharaoniques.

Parmi leur dernier opus, A bigger band, sera suivi d'une série de concerts de 2006, dont le mémorable concert dans la baie de Rio, sur la plage de Copacabana. Avec les années, le groupe a gagné le respect. De mauvais garçons, ils sont devenus les papys de rock : ils sont un mythe et traversent les années en même temps que d'autres garçons et filles qui ont grandi avec eux.

Rolling Stones
2006 - 01:41 - vidéo

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