L'ACTU.
Dans le journal L’Équipe du 10 octobre 2024, le champion de tennis Richard Gasquet, 38 ans, annonce qu'il prendra sa retraite lors des prochains Internationaux de France de Roland Garros, qui se dérouleront du 25 mai au 8 juin 2025.
Vainqueur notamment de seize épreuves ATP en simple et de la Coupe Davis en 2017, le tennisman va raccrocher sa raquette. Une annonce intervenue quelques heures avant celle de l'Espagnol Rafael Nadal, qui lui aussi raccroche, en novembre prochain après la finale de la Coupe Davis. Le monde du tennis est en émoi.
L'occasion de revenir ici sur les débuts de Gasquet, avec le premier portrait que lui consacra la télé, il avait neuf ans.
L'ARCHIVE.
« Portrait d'un surdoué de neuf ans. Il s'appelle Richard Gasquet. Et dans le genre, et bien, ça semble être du jamais vu. », voilà comment commençait ce long reportage diffusé dans « Les allées de Roland Garros ». À l'époque, le gamin de même pas 10 ans, s'entraînait déjà avec un « 15/4 pour les initiés, ce que Yannick Noah et Henri Leconte, avant lui, n'avaient pas fait ».
C'est dire si de grands espoirs reposaient déjà sur lui. « En clair, Richard a pris de l'avance sur ses prédécesseurs. Le geste ample, mais précis, les coups rapides et fluides. À seulement neuf ans, c'est du jamais vu. Un plaisir pour nos yeux, un cauchemar pour ses adversaires », soulignait le commentaire avec une pointe d'admiration évidente. Sur les images d'entraînement, Richard Gasquet donnait du fil à retordre à son entraîneur visiblement essoufflé qui confessait « J'en peux plus » ! Celui qu'on surnommerait bientôt « le petit Mozart du tennis », faisait déjà l'admiration de tous, dès ses quatre ans, dans son club de Sérignan dans l’Hérault comme le montrait des images d'archives familiales présentées dans ce reportage.
Une vocation de champion
Qui mieux que son père, entraîneur du club, pour déceler ce petit prodige. À l'époque, il était son entraîneur et précisait qu'il ne lui mettait aucune pression inutile : « Je mets la pression sur son intensité physique, son intensité de concentration, mais aucune pression au niveau des résultats. Bien entendu que s'il y a une intensité physique ou de concentration, le résultat suit automatiquement. »
Même s'il aurait lui-même rêvé d'être champion, il ne faisait pas de transfert sur son fils et personne n'avait jamais forcé Richard à faire du tennis. C'était une véritable passion. Et même lors de son temps-libre, chez lui, avec des copains, il visionnait des K7 vidéo de son idole : Henri Leconte, comme pour s'imprégner de ses meilleurs coups. Des étoiles dans les yeux, s'identifiant à lui, il commentait : « C'est des coups brillants, il enflamme le public. Ça aussi, c'est moi qui vais faire tout ce boulot. C'est moi ça ! »
La seule à redouter sa progression, c'était sa maman qui voyait déjà l'heure de son départ pour l'INSEP et la séparation approcher. En attendant, elle prenait encore plaisir à courir avec lui sur la plage. Et le journaliste de confirmer ses craintes : « Tout porte à croire aujourd'hui que "Richard Cœur de Lion" a toutes les chances de fouler un jour la terre battue de Roland Garros. »
Pas de Roland-Garros, mais un bon bilan
Lui qui débuta à 3 ans, fut numéro un mondial en juniors et classé 7e mondial à l'ATP en 2007, est aujourd'hui 133e. Après 26 ans d'entraînement intensif et 23 ans chez les pros, il est prêt à prendre sa retraite sans regrets. À Roland-Garros, il s’est hissé en quarts de finale en 2016. En grand Chelem, le champion a atteint les demi-finales de Wimbledon à deux reprises (en 2007 et en 2015) et à l’US Open (en 2013). Il a remporté la Coupe Davis en 2017, sous les ordres du capitaine Yannick Noah.
