24 février 1982, la naissance d'Amandine, le premier bébé-éprouvette fait la une des journaux télévisés. 3,420 kg, 51 centimètres, le poupon est le résultat des progrès de la science pour aider les couples stériles. C’est le premier enfant français conçu grâce à la fécondation in vitro (FIV).
Le montage en tête d'article revient sur cette aventure scientifique menée par l'équipe du professeur René Frydman, le responsable clinique et le biologiste Jacques Testart, le responsable scientifique. Cela faisait plus de trois ans qu'ils travaillaient à la maternité de l'hôpital Antoine-Béclère (AP-HP), à Clamart (Hauts-de-Seine), sur une toute nouvelle technique de fécondation in vitro sous la direction du chef de service Émile Papiernik.
Ce jour-là, le journal télévisé présente les scientifiques et leur équipe au grand complet. Jacques Testart explique ensuite en détails en quoi consiste la FIV et les différentes étapes du processus.
« On aurait pu faire des conneries »
Quelques années plus tard, en 2012, le professeur racontait que cette expérience avait été menée sans aucun comité d'éthique, car ces instances n'existaient pas encore, mais avec une « déontologie médicale (...) on était un peu laissés à nous-mêmes», ajoutant avec ironie, « on aurait pu faire des conneries mais on était trop peu compétents pour faire des choses graves ». La même année, René Frydman se souvenait que certains hôpitaux catholiques avaient subi des pressions, notamment de l'Eglise catholique pour interrompre ou ne pas démarrer des protocoles qui auraient dû commencer.
La vie d'Amandine s'est déroulée dans la plus grande discrétion, en dehors de ses premiers pas, ses parents ne l'ont jamais exhibée. La FIV s’est banalisée et désormais 1 bébé sur 30 est issu d'une procréation médicalement assistée (PMA) en France.