L'ANNIVERSAIRE.
Il y a 40 ans, le 10 décembre 1983, l’Argentine renouait avec la démocratie après 7 années de dictature militaire. Mais à l'époque, les difficultés économique et politique du pays faisaient planer le doute sur la capacité des Argentins à faire vivre leur démocratie. Retour en archives sur ce bouleversement démocratique.
LES ARCHIVES.
« La démocratie triomphe en Argentine et ce soir, on va danser le tango dans la rue ! » 10 décembre 1983, il y a tout juste 40 ans, l’Argentine est en liesse ! Raul Alfonsin est le premier président démocratiquement élu dans le pays, après 7 années de dictature militaire. Depuis un coup d'État en 1976, la junte militaire est au pouvoir et mène une répression sanglante contre ses opposants. Tortures, enlèvements, exécutions… 30.000 civils sont ainsi portés disparus.
Mais au printemps 82, l’Argentine perd la guerre des Malouines face aux britanniques. Les généraux au pouvoir sont discrédités et forcés d’organiser des élections présidentielles en octobre 83. Alors qu’Alfonsin est donné vainqueur dans les sondages, l'issue de l’élection est incertaine… Face à une menace de coup d’État et au chaos, Raul Alfonsin promet de ne pas oublier et de faire la lumière sur les exactions des militaires. Il est largement soutenu par la classe moyenne, les jeunes et une partie des ouvriers.
« Nous sommes un parti politique qui donne la priorité à la démocratie, c’est une lutte pour la dignité de l’homme, pour nous, il y a 2 exigences : liberté et justice sociale. Nous désirons une démocratie sociale dans ce pays pour aboutir à ce que vous pourriez appeler le centre-gauche », déclare-t-il au cours d'un meeting de campagne. Il convainc. Alfonsin suscite l'espoir. Les Argentins veulent y croire même si la tâche sera difficile.
Pari réussi pour Alfonsin qui crée la concorde dans son pays et fait traduire les dirigeants militaires en justice. Mais il butera sur le défi économique de l’Argentine, prise dans l’endettement et l’hyperinflation, et devra quitter le pouvoir en 1989.
