Le nom de Quincy Jones est lié à de nombreuses stars qu'il contribua à rendre célèbres : évidemment, Michael Jackson, mais aussi Frank Sinatra, Barbra Streisand, Duke Ellington et bien d'autres. Producteur curieux de toutes les musiques allant du jazz au classique, en passant par la pop, Quincy Jones resta un artiste insatiable et toujours curieux de nouveaux talents. Sa curiosité et son talent sans limites lui valurent de recevoir de nombreuses distinctions, dont 28 Grammy awards. Un éclectisme qu'illustre l'archive ci-dessous, une interview de janvier 1990 extraite du 20 h de TF1.
Quincy Jones veut le meilleur en musique
1990 - 00:25 - vidéo
« Tout le monde dispose de douze notes, il faut donc s'intéresser à ce que chacun a fait, être ouvert d'esprit et démocratique et ne pas s'enfermer dans des catégories. Moi, je veux toujours ce qu'il y a de meilleur au menu ».
L'archive disponible en tête d'article fait référence à son immense talent d'un éclectisme rare. « La dernière légende de la musique noire est sur scène. Quincy Jones, invité d'honneur du Festival de jazz à Vienne, est venu présenter la nouvelle génération du jazz ». Le 6 juillet 2014, sur la scène du théâtre antique, à 81 ans, le chef d'orchestre et producteur présentait la relève du jazz, notamment Alfredo Rodriguez, pianiste cubain, son protégé d'alors. Cette venue au festival était l'occasion pour lui de faire un retour sur sa carrière de musicien et de producteur, mais aussi sur sa vie incroyablement riche qui avait débuté à Chicago au temps des gangsters.
« L'homme aux 1 000 vies, des ghettos de Chicago au sommet du showbiz. Tour à tour gangster, musicien, chef d'orchestre, producteur, il est inclassable. Issu d'une famille pauvre, il a transformé alors tout ce qu'il a entrepris », précisait le commentaire, avant de laisser la parole à l'artiste. Il évoquait le déclic de son parcours artistique. « Je n'ai pas eu de mère quand j'étais petit, expliquait-il, ma mère a été placée quand j'avais sept ans, car elle avait des crises de démence. Alors, je me suis dit : "Si je n'ai pas de mère, je vais faire en sorte que la musique soit ma maman". Et ça a marché ! »
En effet, Quincy Delight Jones de son vrai nom, vit le jour le 14 mars 1933 à Chicago. Son père était joueur de baseball et menuisier, sa mère agent de change et directrice de résidences. C'est elle qui l'initia à la musique en lui chantant des chants religieux dans son enfance. Lorsque ses parents divorcèrent, il suivit son père à Seattle. C'est dans cette ville, au lycée, qu'il se mit à étudier la trompette. C'est à 14 ans que le destin de Quincy Jones fut bouleversé par une rencontre, celle de Ray Charles, âgé de 16 ans, venu jouer dans un club de la ville. À partir de cette date, Quincy sut qu'il donnerait tout pour la musique.
Au début des années 1950, une bourse lui permit d'étudier au Berklee College of Music de Boston, avant d'entamer une carrière professionnelle aux côtés de Lionel Hampton qui le recrute pour une tournée comme trompettiste, arrangeur et pianiste de son orchestre.
Devenu arrangeur et compositeur, il va rencontrer les plus grands noms du jazz : Count Basie, Duke Ellington, Sarah Vaughan ou Dinah Washington.
Amoureux de Paris
En 1957, le musicien américain s'installa à Paris et s'inscrivit à l'école de musique de Fontainebleau pour suivre des cours de composition et de théorie musicale avec Nadia Boulanger et Olivier Messiaen. Il jouera également à l'Olympia et deviendra directeur musical dans la maison de disques d'Eddy Barclay. Au total, il passera cinq ans en France.
Quincy Jones chevalier de la Légion d'honneur
1990 - 00:45 - vidéo
En janvier 1991, à l'occasion de la remise de sa Légion d'honneur, Quincy Jones évoque sa relation - et son amour - avec la France. Eddy Barclay, Michel Legrand, Henri Salvador, étaient présents à ses côtés.
Quincy Jones au théâtre des champs élysées
2000 - 02:35 - vidéo
« J'aime la France. Pourquoi ? Pour de nombreuses raisons. Parce que la France a apprécié les fruits de notre musique, avant même les Américains... »
De retour aux États-Unis au début des années 1960, Quincy Jones va fonder son groupe, un big band, The Jones Boys. Il devint ensuite le directeur musical de l'antenne new-yorkaise du label Mercury, un premier pas vers la production et le succès dans ce domaine.
Humble devant le succès
Quincy Jones a connu la célébrité en produisant un musicien surdoué, Michael Jackson, âgé de douze ans. Cette collaboration aboutira à la sortie de Thriller, vendu à 100 millions d'exemplaires.
Ultra talentueux, Quincy Jones pensait devoir son succès à deux valeurs : le travail acharné et Dieu. « La clé du succès, c'est la passion pour ce que je fais et travailler dur. Vous devez travailler dur, car si Dieu vous donne un potentiel, vous devez lui donner en retour pour améliorer votre talent. On doit tout à Dieu. »
Eclair de génie : Quincy Jones, l'empereur de la musique
2019 - 03:58 - vidéo
Rappel en archives de la carrière de Quincy Jones et de son talent de producteur ouvert à tous les types de musique. 50 ans de tubes, du jazz au disco au funk, c'est lui qui façonnera le son Michael Jackson.
Alchimiste de la world-music, touche à tout boulimique, mais pas pour autant grisé par le succès, dans l'archive en tête d'article, il relativisait sa gloire : « Je viens du bebop et dans le bebop, on ne se préoccupe ni de l'argent, ni de la gloire. Jamais personne. Miles Davis, Dizzy Gillespiy, ils s'en fichaient de l'argent ». Et de plaisanter, « car si les rappeurs, eux, sont de bons entrepreneurs, les jazzmen ne savent pas faire ».
Bourreau de travail, de multiples projets en préparation, l'homme de 81 ans ne comptait pas s'arrêter de sitôt. Il aura encore œuvré dix ans jusqu'à quitter la scène.